Lettre d’une Bergeronnette landaise au Coucou girondin

Cher Coucou migrateur,

Nous t’avons vue, hier sur FR3, descendant les marches de la gare de Dax (qui te deviendront très vite familières je parie), pour t’installer dans notre nid, sur les terres de mission que tes parents girondins t’ont choisies, sûre de tes certitudes…
Très réussi, très…

D’autres missionnaires, en d’autres temps, mais déjà en ces lieux, sont partis porter la bonne parole aux peuplades primitives, qui, selon eux, les attendaient désespérément pour avoir, enfin, le PROGRES.

Mais voilà, petit Coucou migrateur, on ne t’a pas tout dit… Ces terres ne sont pas vierges! Elles sont sous les griffes, et depuis fort longtemps, d’un autre Oiseau migrateur qui a trouvé ici forêts et champs giboyeux et s’est installé durablement: je veux parler de Monseigneur le Faucon Hobereau emmanuellii (Mitterrand, 1981), caractérisé par son curieux plumage rose tirant vers le rouge.

Ce seigneur de tous les oiseaux landais est très sourcilleux (!!!) de ses droits & devoirs que son maître (aujourd’hui disparu) lui avait donnés, et n’est pas partageux,

Il se trouve de plus, qu’il est allié au Grand Milan roussetii d’Aquitaine, dans le nid duquel ta famille de Coucous est allée, un peu imprudemment à mon sens, pondre quelques oeufs verts pâles.

Nous autres, petits Passerreaux indigènes, nous avons appris à éviter ses griffes… et Monseigneur le Faucon Hobereau emmannuelii a appris à nous tolérer – il en croque bien l’un ou l’autre de temps en temps, tu comprends, nature oblige -, mais enfin il nous tolère… nous sommes si petits…

Mais toi, jeune Coucou migrateur, tu débarques, tu gonfles tes plumes, tu clames tes certitudes…

Fais donc attention, jeune étourdie: le Grand Cric Croque !!!

Bergeronnette