Le problème du choix de l’énergie doit être un choix politique éclairé par les diverses possibilités des technologies actuelles.
Le constat actuel est la fin à plus ou moins long terme des énergies non renouvelables : charbon, pétrole et matériaux radioactifs vont finir par manquer plus ou moins rapidement.
Si nous avons un avenir au point de vue énergétique, il ne peut que provenir du soleil et des énergies renouvelables à cycle court : biomasse, marée, vent, photovoltaïque. Mais contrairement aux énergies fossiles, leur production est épisodique et donne de l’électricité que l’on doit stocker pour régulariser la production électrique.
Mais point d’avenir énergétique en dehors de ces pistes là.
Le choix politique est alors évident : si l’on ne gagne pas le pari de ces énergies renouvelables, on se retrouvera avec la seule énergie animale et celle de la biomasse. La production électrique sera insuffisante pour nos sociétés si dépendantes de cette électricité.
Il faut donc lancer une demande politique forte dans ce sens en plusieurs points tenant compte des avancées scientifiques et des difficultés à vaincre :
1 – Eviter au maximum la production de chaleur par l’électricité.
2 – Décentraliser au maximum la production d’électricité, par exemple, par des toits photovoltaïques sur tous les bâtiments, car le soleil est présent partout.
3 – Lancer un vaste programme de recherche et d’installation d’entreprises de stockage de l’électricité produite par systèmes photovoltaïques, par éoliennes, ou par toute source renouvelable à court terme.
La science nous propose 2 pistes essentielles de stockage de l’électricité obtenue, toutes deux encore mal maîtrisées, c’est pourquoi il faut un choix politique fort dans ce sens et un investissement financier conséquent.
L’une des pistes est la supraconductivité à température ambiante ; c’est la moins praticable car elle n’existe même pas expérimentalement. Elle reste cependant une piste à creuser car elle permettrait stockage et économie par diminution des pertes par effet joule.
L’autre piste, qui est une réalité actuelle, c’est la production d’hydrogène par hydrolyse de l’eau. Grâce aux énergies renouvelables, on hydrolyse l’eau et on récupère l’hydrogène. Cet hydrogène peut ensuite être utilisé en continu dans des piles à combustibles fournissant ainsi de l’électricité à la demande.
C’est là que, d’après moi, on doit faire porter toute notre demande politique ; s’il doit y avoir un avenir énergétique pour nous, il est là.
Bien sûr il est contesté et cherchez à qui profite cette contestation.
Voici les différents points de faiblesse d’un tel choix et les remèdes :
1 – On nous dit que fabriquer l’hydrogène par hydrolyse de l’eau demande beaucoup d’électricité ; certes voilà donc pourquoi il serait particulièrement intéressant d’implanter des industries d’hydrolyse dans des lieux très ensoleillés (déserts par exemple) et/ou très venteux. On pourrait ainsi créer de l’hydrogène pour toute la planète en utilisant ces endroits en général peu peuplés. Là aussi un choix politique clair est nécessaire pour démarrer cette piste là.
2 – Les panneaux photovoltaïques coûtent chers en finance et en énergie de fabrication et les rendements sont faibles. Voilà pourquoi il est intéressant de noter que d’ici deux ans on va voir sur le marché des cellules à plus fort rendement. Notre choix politique est de favoriser la recherche dans ce domaine, ainsi que la production et l’utilisation de ces cellules.
3 – La pile à combustible coûte trop chère car elle utilise du platine comme catalyseur. Là aussi les recherches actuelles ont débouché sur un nouveau catalyseur à base de nickel bien moins cher. Mais l’avantage indéniable de la pile à combustible est qu’elle existe et qu’elle donne une grande autonomie énergétique. Si on a un avenir énergétique il est avec elle ; sa taille est réglable et elle peut donc fournir de l’électricité à notre téléphone portable, notre ordinateur portable, notre maison, notre voiture électrique, une entreprise, etc… Il suffit d’adapter la taille de la pile.Des véhicules expérimentaux roulent avec cette pile, même des bus. Bien sûr elle doit être alimentée en combustible d’origine renouvelable à court terme si on veut avoir une pile propre et donc ne pas l’alimenter avec des produits pétroliers. Le carburant idéal de cette pile est bien sûr l’hydrogène, ce qui fait qu’elle ne rejette que de l’eau en fournissant de l’électricité. Mais on peut aussi envisager des substances hydrogénées renouvelables. La pile rejette alors un peu de CO2 mais dans un cycle court ce n’est pas du carbone d’origine fossile.
4 – L’hydrogène est dangereux car très explosif. Il faut le comprimer.
C’est exact mais là aussi la science et la technologie proposent des pistes. Containers renforcés à brancher sur la pile. Stockage de l’hydrogène sous forme de sulfure, utiliser un composé de l’hydrogène, stable, plutôt que le gaz lui-même.
Certes il y a des imperfections et encore beaucoup de travail, mais la certitude c’est que cette technologie fonctionne, qu’elle se vend dans le monde sauf en France dirait-on.
Et il faut une volonté politique forte pour lancer toutes les forces des pays dans cette direction. On doit tous être convaincus que notre seul espoir d’un futur énergétique est là et qu’on doit créer une mobilisation de tous les secteurs de nos sociétés dans cette direction, par un discours politique ferme.
Nous ne sommes pas des experts, ni des scientifiques et donc nous ne pouvons pas parler à leur place, mais en tant que politiques, nous savons que si les pistes décrites ici ne sont pas valables nous allons nous retrouver très vite avec les boeufs, le chauffage au bois et les chevaux. Voilà pourquoi en tant que choix politique essentiel je lance la demande universelle des énergies renouvelables mais surtout de la pile à combustible avec production industrielle d’hydrogène à partir de sources renouvelables.
C’est l’espoir de voir se généraliser cette pile au plus vite et au plus tard dans les 20 ans qui viennent qui doit être dans notre programme politique, en opposition active avec tous les lobbies profiteurs des énergies fossiles. C’est pourquoi il faut dès maintenant lancer de vastes programmes allant dans ce sens.
Gérard Dupouy