Les Landes tirent la langue ….
Europe Ecologie- les Verts Landes appelle à anticiper la riposte aux aléas climatiques, en modifiant notre modèle économique et agricole, devenu extrêmement fragile depuis 40 ans.
Dans les Landes, en 2011, on s’achemine vers une sécheresse au moins aussi sévère qu’en 76 et elle succède à un épisode sec important en 2010.
On connaît les conséquences de cet aléa climatique :
- stress hydrique pour la forêt, qui s’ajoute aux conséquences de Klaus, favorise les attaques de scolytes et les incendies,
- avance de la végétation,
- pénurie de végétaux pour les éleveurs ovins et bovins,
- concentration des polluants dans les rivières du fait de leur faible étiage.
- perturbations importantes des écosystèmes.
De plus, les niveaux piézométriques des nappes souterraines avaient baissé en Février dernier et, en de nombreux sites du département,se trouvaient déjà entre la moyenne et la décennale sèche.
Très peu d’enseignements ont été tirés de la sècheresse de 76, sans doute pensait-on qu’un tel épisode ne se reproduirait pas.
On a perdu 35 ans : au lieu de modifier très progressivement, avec accompagnement, les habitudes agricoles, la monoculture du maïs a augmenté et représente maintenant 80% des surfaces irriguées, ce qui ne peut qu’aboutir à un désastre. Enfin, l’imperméabilisation des sols par les autoroutes, les grands centres commerciaux et l’urbanisation mal maîtrisée diminue l’infiltration des eaux de pluies, ce qui aggrave les conséquences de la sécheresse.
En urgence,EELV Landes demande que le Préfet prenne deux arrêtés :
un, pour réduire la consommation de l’eau pour des usages non prioritaires, et un autre, autorisant la pâture sur les friches agricoles. Et pourquoi ne plafonnerait-on pas le prix du fourrage ?
L’eau est notre bien commun.
A moyen terme, par une réflexion collective, en mutualisant les compétences de chacun, nous devons faire évoluer notre agriculture vers un modèle plus sobre,vers des cultures mieux adaptées aux épisodes climatiques secs, la reconstitution de bosquets et de haies arborées . Un système agroforestier permet une meilleure rétention de l’eau et fournit un ombrage aux prairies.
Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’engager dans ces nouvelles pratiques agronomiques, l’argent public doit servir à les soutenir dans leur démarche.
Pour EELV Landes,
Gérard Claverie, secrétaire départemental, Alain Godot, porte parole, Laurence Motoman, porte-parole
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Annexe au communiqué pour approfondir le sujet – EELV Landes- 09/06/2011
(Sources : Météo France, publications du Conseil Général des Landes, revues et associations agricoles et naturalistes)
- Quelques chiffres :
60 départements avec restriction d’eau
Printemps 2011 : le plus chaud depuis 111 ans
Températures moyennes relevées sur les 3 derniers mois supérieures de 2,6% aux normales saisonnières
Printemps 2011 : le plus sec depuis 50 ans
Déficit pluviométrique moyen = 55% (46% en 76)
- On observe cette dernière décennie une succession d’hivers secs et d’années à pluviométrie réduite, ce qui provoque un déficit hydrique des réserves du sol,
or une partie importante de l’irrigation du maïs se fait à partir de forages dans les nappes souterraines.
- L’avance de la végétation pénalise la régénération et la production de graines, ce qui conduit à une perte de productivité des cultures.
- Les écosystèmes aquatiques sont particulièrement atteints : les mares asséchées n’ont pas permis la reproduction des batraciens et la température des cours d’eau perturbe la reproduction des poissons.
- Les éleveurs sont autorisés à utiliser les jachères agricoles mais pas les friches : les jachères sont des terres entretenues mais pas cultivées,
tandis que les friches ne sont pas entretenues et sont des terres agricoles déclassées.
- La paille a un prix plafonné mais pas le fourrage. La paille n’est pas un aliment pour les ruminants, elle sert seulement au transit, il faut des ajouts alimentaires.
- Espèces végétales adaptées aux épisodes climatiques secs :
Le chanvre, qui demande peu d’eau et offre de nombreux débouchés, en particulier dans l’éco construction, et entre dans les circuits courts.
Dans les prairies : des graminées comme le Millet et le Moha, plus la pratique du Méteil = association de plusieurs céréales (qui apportent des fibres et des glucides) et de légumineuses (qui apportent des protéines), le méteil se sème à l’automne, profite des pluies d’hiver et se récolte en Mai/Juin, donc avant les sècheresses estivales.
On s’adapte ou on dérape !?!