La production électrique est actuellement majoritairement centralisée sous forme de grosses unités de production:
* réacteurs nucléaires
* lacs artificiels avec des barrages hydrauliques
* centrales à combustibles fossiles (charbon, fuel, gaz, biomasse,..)
* centrales solaires
* centrales à marée sur les estuaires de la Manche
* fermes éoliennes en mer ou sur terre
* fermes photovoltaïques sur des surfaces importantes
* ..
Le transport de l’électricité produite dans ces centrales génère une perte de rendement importante, proportionnelle à la distance parcourue par les électrons.
Plus la distance parcourue par les électrons est grande, plus la perte est importante.
Une alternative à ces grosses usines de production électriques, est le développement en masse de micros centrales électriques qui produisent chacune des quantités faibles, mais qui multipliées par un très grand nombre, en viennent à concurrencer les grosses centrales. A l’instar des micros ordinateurs qui ont remplacés les super calculateurs des années 80, des micros centrales électriques pourraient ainsi remplacer à court terme l’électricité produite par les réacteurs nucléaires français en fin de vie.
Chaque immeuble; chaque maison, entreprise, pourrait devenir producteur en parti ou en totalité de ses besoins énergétiques, voire devenir producteur net et alimenter le réseau ERDF.
Aujourd’hui la technologie le permet, tant en terme de production,(éolien de proximité, par exemple) que de régulation, par le concept original de Smart grid.
L’autonomie qu’offre ces technologies est très appréciée; Elle donne une sécurité supplémentaire aux acteurs économiques et aux consommateurs, et favorise la relocalisation générale de l’économie.
Les emplois induits sont également plus nombreux que par la centralisation de la production, et donc favorisent une nouvelle façon de vivre la société.
En région PACA, nous importons une partie de notre électricité (de l’ordre de 24 000 000 de Mégawatth/an) dont une grosse part en provenance des réacteurs nucléaires de Tricastin (Drôme) qui nous alimentent via ces lignes à haute tension qui défigurent notre paysage quotidien.
Nous sommes en PACA environ un million de foyers qui pourrions avoir chacun une centrale de production électrique, à base d’éolienne, de panneaux solaires, ou de micros centrales hydrauliques pour ceux vivent près d’un cours d’eau. Avec la technologie de 2011, chaque foyer de PACA pourrait produire entre 5 et 20 Mégawatth par an à base d’énergie naturelle renouvelable, individuellement dans le cas d’une maison, ou collectivement en cas d’immeuble. Ces chiffres sont à comparer avec la consommation moyenne d’un foyer qui est entre 2 et 20 Mégawatth/an.Ces possibilités peuvent s’exprimer aussi pour répondre aux besoins de nombreuses petites et moyennes entreprises, en milieu péri-urbain, principalement, lorsque l’espace disponible est suffisant (sans préjuger des autres conditions de faisabilité)
Un des freins à cette alternative est le coût actuel de ces technologies du fait qu’elle n’ont pas encore un marché suffisamment important. Les collectivités publiques pourraient pallier cet inconvénient temporaire en subventionnant des investissements.
Un autre frein est le paradigme intégré dans notre inconscient qui associe production électrique et grosse unité de production.
Pour ne plus utiliser l’énergie électrique d’origine nucléaire produite par les vieux réacteurs de Tricastin, les micros centrales à énergie naturelle renouvelable sont un des trois leviers préconisés par l’association Négawatt. Les deux autres leviers sont les économies d’énergie en modifiant nos comportements individuels, et l’évolution technologique en cours qui à usage constant, consomme moins d’électricité.
Chaque commune ou entreprise pourrait dans cette logique s’équiper également de centrales de production électriques à l’échelle d’un territoire limité, ce que font déjà des communes des Alpes en créant des centrales hydrauliques (6 500 Mégawatth dans la haute vallée de l’Ubaye), et devenir donc autonome pour leurs consommations des équipement collectifs (éclairage, bâtiments, usines,…).Des marchés pourraient aussi être contractés par des collectivités publiques pour favoriser la structuration de ce secteur, et favoriser ainsi la baisse des coûts par effet de volume, tout en restant dans un contexte local d’aide à l’emploi en priorité.
Patrice Albert
Denis Guenneau