« Je fais partie de ces maires écologistes élues au moment des élections municipales de 2020. Petite particularité, je ne suis pas maire d’une grande ville comme Bordeaux ou Strasbourg mais je suis une maire rurale, de Saint-Pierre-du-Vauvray dans l’Eure pour être plus précise. Ca en dit long sur ce que nous défendons avec la liste Normandie Ecologie et ça peut pourtant se résumer assez simplement : l’écologie est un projet de société porteur d’avenir à la campagne comme à la ville.
Notre région a toujours cette image de la « verte Normandie », on ferme les yeux et on visualise les vaches sous les pommiers. Même si cela existe encore, certains chiffres en surprendraient plus d’uns. Alors oui, nous sommes toujours la 1re région agricole de France avec 70% de notre territoire concerné par cette activité soit 2 millions d’ha. Mais en 20 ans, 40% des exploitations ont disparu au profit des grandes cultures et de l’artificialisation des terres. La Normandie est aujourd’hui la 4ème région artificialisant le plus son territoire, avec l’équivalent de la superficie de la ville de Rouen ou de Caen qui disparait chaque année.
Nous avons pour but de ménager les territoires, défendre les biens communs et permettre à chacune et chacun de mener une vie apaisée. Chaque choix fait par la Région doit être dicté par l’intérêt général, c’est pour cela que nous intégrerons une règle d’or climatique pour la construction de notre budget. Chaque euro, chaque subvention accordée, devront être utiles sur le plan social et sur le plan environnemental.
Autre secteur centrale de l’histoire normande : l’industrie. Il faut aujourd’hui lui permettre d’évoluer. Dois-je parler de nos 1 500 entreprises soumises à autorisation dont 86 sites SEVESO ? Dois-je parler de nos 13 300 anciens sites industriels en Normandie qui pour une grande partie d’entre eux continuent à polluer nos sols, à impacter la biodiversité et notre santé ? Selon la DREAL Normandie, 10% des sites inspectés ne respectent pas parfaitement la réglementation environnementale. La catastrophe industrielle de Lubrizol est encore dans tous les esprits … Pour rassurer les travailleur-se-s, nous devons préparer dès maintenant la transition vers d’autres métiers utiles socialement et écologiquement.
Alors bien sûr, nous prendrons des directions différentes du Président Hervé Morin, l’ami du tout-routier et des aéroports. Prenons l’exemple du contournement Est de Rouen. Nous respecterons le choix des collectivités locales qui s’y sont opposées et nous ne financerons pas ce projet du siècle passé, cette autoroute à péage de 42km. Cette enveloppe sera plus utile réorientée vers les mobilités douces, les trains, les infrastructures cyclables et la rénovation des logements. Est-ce bien utile d’artificialiser encore plus les sols normands avec un tel projet ? Artificialiser ne doit plus être un réflexe des politiques, en zone Rurale, comme en zone urbaine. Nous lutterons contre ça en nous occupant en priorité de la réhabilitation des friches urbaines et industrielles et en révisant le schéma normand d’aménagement du territoire pour tendre vers le zéro artificialisation nette. »