Traité du Touquet : 20 ans de politique migratoire mortifère

Le 4 février 2003, la France et le Royaume-Uni signent le traité du Touquet. Les objectifs affichés sont de lutter contre l’immigration clandestine et notamment de limiter l’arrivée au Royaume-Uni depuis la France de migrant-e-s non ressortissant-e-s de l’Union européenne en instaurant des contrôles des passager-e-s depuis les ports et gares de départ et non plus à l’arrivée. Le traité du Touquet a par la suite été complété par des accords bilatéraux pour renforcer la capacité de contrôle des candidat-e-s au départ de la France sur son sol avec le soutien financier du Royaume-Uni.

20 ans plus tard, on ne peut que constater que ces renforcement et systématisation des contrôles n’ont pas éteint les projets de traversée de la Manche, bien au contraire. Les exilé-e-s continuent à arriver dans les villes portuaires de la côte d’Opale et à se confronter à la politique répressive et maltraitante de la France : les personnes sont pourchassées quotidiennement par la police, empêchées de s’installer, privées d’accès aux droits élémentaires (logement, eau nourriture …). Les associations qui interviennent auprès des exilé-e-s font elles aussi face à de nombreuses interdictions. C’est une violence de plus qui s’ajoute à un parcours migratoire qui en était déjà empreint.

Aujourd’hui, il est urgent de remettre de l’humanité dans nos politiques migratoires. Le traité du Touquet et les accords qui ont suivi ont conduit à une forme de sous-traitance des exilé-e-s de la part de la France pour le Royaume-Uni. EELV souhaite que soit re-négocié le traité du Touquet de façon à ce que le Royaume-Uni cesse de déléguer à la France la charge de surveiller ses frontières et que soit mis en place entre les deux pays des voies migratoires sûres et légales. Les éventuels contrôles ne peuvent se faire que dans les pays d’arrivée, tout comme les demandes d’asile ou de régularisation. EELV demande également à ce que cesse en France la politique de harcèlement des personnes exilé-e-s par la police, que soit garanti aux associations la liberté d’agir et qu’un accueil digne soit instauré. EELV encourage notamment à l’ouverture de places d’hébergement d’urgence ou de campements humanitaires répondant aux normes de l’ONU pour répondre à l’urgence de la situation indigne à Calais et ses alentours.

EELV invite enfin à participer aux actions de commémoration des personnes disparu-e-s à la frontières franco-britannique, organisées à Calais ou ailleurs.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationales
Les Commissions Immigration et Europe d’EELV

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