Les 10 et 11 décembre, un Conseil européen crucial pour l’ambition climatique européenne

Les 10 et 11 décembre, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se retrouveront lors d’un Conseil européen crucial pour l’ambition climatique européenne. En effet, l’Allemagne, qui tient la présidence tournante du Conseil, souhaite y faire adopter le nouvel objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de l’UE pour 2030.

En cette Journée mondiale pour le Climat et à la veille de l’anniversaire des 5 ans de l’Accord de Paris, il importe que le Conseil acte le rehaussement de l’ambition de l’objectif 2030 dès le 11 décembre, pour lancer un signal fort en faveur de l’ambition climatique et permettre à l’Union européenne de déposer une contribution nationale révisée à la Convention Climat d’ici la fin de l’année. Un positionnement fort de l’UE est en effet indispensable pour enclencher une dynamique mondiale de révision des trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays signataires, et préserver la possibilité de limiter le réchauffement climatique.

Les données issues des rapports du GIEC, et le devoir d’exemplarité de l’Union européenne, imposent de rehausser l’objectif à au moins -65% par rapport à 1990contre -40% actuellement. Cette position, portée avec force par le groupe écologiste au Parlement Européen, correspond à la trajectoire nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Elle correspond également à un objectif pragmatique, car plusieurs études ont démontré sa faisabilité, et il est illusoire de penser que nous pourrons atteindre la neutralité climatique en 2050 sans réduire drastiquement nos émissions dans la prochaine décennie. Reporter les efforts à plus tard nous obligera à parier sur des technologies incertaines et risquées (le nucléaire, la capture et le stockage du CO2, etc.).

Le Parlement européen a finalement statué pour soutenir un objectif de -60% par rapport à 1990, soit plus que la proposition de la Commission de -55%. EELV appelle donc le Conseil européen, et en particulier les autorités françaises, à soutenir l’objectif de -60% proposé par le Parlement européen. Pour surmonter les réticences de certains États, il faudra prévoir des mécanismes de solidarité entre États-membres également, réviser l’ensemble des législations pertinentes (marché carbone européen, partage de l’effort, secteur des terres, normes d’émissions des véhicules, affichage environnemental des produits, etc.), et en prévoir de nouvelles, notamment sur un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. 

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles

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