Le nouveau Plan National Santé Environnement n’est pas à la hauteur des enjeux de santé environnementale !
Notre santé est intrinsèquement liée au « vivant » et elle est de plus en plus détériorée et mise en danger par les atteintes graves à la biosphère. De 10 à 15% des décès en France seraient liés à notre environnement selon l’OMS, et les zoonoses comme la COVID-19 résultent des atteintes incessantes de l’homme sur le monde sauvage et animal.
Même si le quatrième Plan National Santé Environnement (PNSE 4) comporte quelques avancées,ilnerépond pas aux conséquences sanitaires de la crise climatique et écologique.
Malgré l’ambition affichée d’une approche intégrée et unifiée de la santé humaine, animale et environnementale (“Une seule santé”), le PNSE 4 ne modifie pas les principes de la réglementation actuelle fondée sur une sectorisation par facteur de stress (air, eau, bruit, substances prises individuellement, etc.). De plus, les actions proposées dans le plan font porter la responsabilité presque entière sur les individus, tandis que les mesures collectives sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé sont quasiment absentes.
Aucun objectif de réduction des expositions à la source ou de la prévalence des maladies environnementales n’est fixé. Pas de budgétisation et de procédures de suivi et d’évaluation du plan alors que nous sommes en plein plan de relance. Sur les 110 mesures du PNSE 3, au bout du compte, aucun impact sanitaire positif n’a été mesurable (rapports IGAS et CGDD). En sera-t-il de même pour le PNSE 4 ? De même, aucun cadre n’est fixé en termes de politique territoriale, d’urbanisme et d’aménagement du territoire.
C’est pourquoi Europe Écologie Les Verts demande :
● que le PNSE 4 intègre un changement de modèle à travers une approche interdisciplinaire et écosystémique de non dépassement des limites planétaires ;
● qu’il intègre un volet “maladies chroniques” afin de mener une politique de prévention des maladies non transmissibles comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou le diabète. La réduction à la source des expositions connues ou suspectées d’être néfastes pour la santé devrait être une priorité dans tous les milieux : air, eau, sols, etc ;
● que l’alimentation, qui provient de notre environnement, soit protégée des substances toxiques – comme les pesticides ou les perturbateurs endocriniens – pour pallier l’absence de cette dimension dans le Programme National Nutrition Santé 4, et que l’éducation nutritionnelle menée par les professionel.le.s de santé compétent.e.ssoit une priorité ;
● que le plan intègre des mesures ambitieuses et réglementaires, avec des objectifs politiques à atteindre en matière de réduction des expositions environnementales ;
● que le levier de la commande publique soit utilisé afin de favoriser la santé environnementale dans toutes ses dimensions à l’échelle du territoire (produits de meilleure qualité dans les cantines, cour d’école systématiquement végétalisée, etc) ;
● que les collectivités territoriales soient mobilisées à part entière sur la santé environnementale et aient la responsabilité de décliner et coordonner les politiques publiques.
Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La Commission santé d’EELV