Hongrie : le Parlement européen, vigie des valeurs européennes
Le parlement européen a adopté à plus des deux-tiers de ses élus le rapport de la députée écologiste Judith Sargentini. Dans ce rapport, le Parlement invite le Conseil à constater, conformément à l’article 7 du traité sur l’Union européenne, l’existence d’un risque clair de violation grave par la Hongrie des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée. C’est la première fois que le Parlement adopte un tel rapport. Réaction d’Eva JOLY.
Commentant cette décision, Eva JOLY déclare :
« C’est un moment important de l’histoire du Parlement européen. Ni le Conseil ni la Commission – dont les leaders sont issus du même groupe politique que le premier ministre hongrois – n’ont jusqu’ici réagi aux multiples dérives autoritaristes d’Orban. En adoptant le rapport de ma collègue Judith Sargentini qui liste les multiples atteintes à la démocratie, à l’état de droit et aux droits humains subis par les hongrois depuis l’accession au pouvoir d’Orban, le Parlement joue pleinement son rôle de représentant des citoyens européens et de défenseur des valeurs européennes.
Avec ce rapport, nous ne dénonçons pas un pays mais bien les actions du gouvernement Orban, qui a notamment muselé la presse, ciblé les réfugiés, menacé les universitaires et permis l’enrichissement de ses proches.
Nous n’insultons pas l’honneur de la Hongrie. Bien au contraire, nous voulons le défendre et le protéger des dérives autocratiques. Contrairement à ce qu’il veut nous faire croire, Orban ne défend nullement la liberté des Hongrois, il consolide son pouvoir personnel. Il ne les protège pas, il les monte les uns contre les autres. Il ne sert pas son pays, il l’enferme dans un régime autoritaire tout aussi terrible que celui dont il prétendait le sauver il y a 30 ans ! »
Consulter en ligne le rapport Sargentini tel qu’adopté en Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures le 4 juillet 2018.
Ci-dessous l’intervention d’Eva JOLY lors du débat sur ce rapport durant lequel Viktor Orban avait pris de court le protocole en s’invitant au Parlement européen.