Le 30 juin 2023

En grève reconductible depuis le 22 juin, les salariés du « Journal du dimanche » sont vent debout contre le recrutement à la tête du journal de Geoffroy Lejeune, ex-directeur de «Valeurs actuelles», hebdomadaire d’extrême droite. 

EELV tient à exprimer son plein soutien à la rédaction. 

Lorsque l’on est journaliste, que l’on est attaché·e à son indépendance, à sa liberté d’expression et à son droit d’exercer son métier librement, l’arrivée d’un idéologue en tant que directeur de rédaction, dont le seul but est de véhiculer la pensée de l’extrême droite, est insupportable.

Car l’avenir de la ligne éditoriale du JDD avec la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune est parfaitement connu : elle s’inscrit dans la « guerre de civilisation » que veut imposer Vincent Bolloré : – « Je me sers de mes médias pour mener mon combat civilisationnel (…) contre l’invasion migratoire » clame Vincent Bolloré (cité par Vincent Beaufils dans Bolloré, l’homme qui inquiète).

Au JDD, il est à craindre que Geoffroy Lejeune n’arrive pas seul : la prise en main réactionnaire se fait par le débarquement de tout un organigramme d’idéologues, à l’instar de la transformation d‘I-télé en CNews. L’arrivée de Charlotte d’Ornellas est également annoncée, journaliste connue pour ses positions réactionnaires et le relai des théories d’extrême-droite sur Valeurs actuelles et CNews. Elle a été, comme Geoffroy Lejeune, un grand soutien d’Eric Zemmour durant la campagne présidentielle de 2022. 

A Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune était déjà un artisan majeur de l’hégémonie culturelle des thématiques d’extrême-droite dans l’agenda médiatique. Le magazine a d’ailleurs été condamné en 2021, sous sa direction, pour injure raciste pour avoir publié un texte reprenant tout l’imaginaire raciste et colonial à l’encontre des Noir·es. Geoffroy Lejeune lors de la « soirée Valeurs Actuelles » d’avril 2023, tenait un discours faisant l’inversion du discours postcolonial, en diffusant l’idée d’une prétendue « immigration-colonisation », ou « Grand Remplacement », qui entraînerait une disparition programmée des populations présentées par l’extrême-droite comme « natives » (appelée aussi « de souche » par l’extrême-droite). 

Au JDD, Geoffroy Lejeune ne manquera pas de relayer, comme il l’a déjà fait, une écologie identitaire présentant l’immigration comme le fait « d’espèces invasives » contre lesquelles il faudrait se protéger. Ce n’est rien d’autre qu’une manière de diffuser tous les racismes, avec des mots codés. ( « Immigration : à qui appartient la France ? » Valeurs actuelles, 24 sept. 2019)

Cette vision du monde et de l’écologie, c’était celle des terroristes d’extrême-droite Brenton Tarrant dans son manifeste écofasciste Le Grand Remplacement (attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2019 : 51 morts et 49 blessés graves) et d’Anders Behring Breivik (attentat d’Utøya, Norvège, 2011).

A EELV, nous combattons réellement l’extrême-droite et tous les racismes, contrairement à certains groupes politiques dits républicains qui en reprennent parfois les idées, brouillant ainsi des digues hermétiques autrefois imperméables et claires avec les groupes politiques d’extrême droite. 

EELV refuse d’être  présente dans des médias qui véhiculent les idées d’extrême-droite, en ce compris les médias de l’empire Bolloré.

Ce que l’écologie propose contre la prolifération des médias d’extrême-droite et du bloc néo-réactionnaire ? La prise en compte des réflexions de Julia Cagé :

• Gouvernance démocratique et transparente des médias (contre la propriété capitalistique de Bolloré et autres), avec participation des journalistes et des lectrices·eurs ;
•      Agrément en cas de changement de contrôle.

Nous étions évidemment présents à la soirée de soutien à la rédaction du JDD organisée par Reporters sans frontières au Théâtre Libre, ce mardi 27 juin. Nous resterons à leurs côtés.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles EELV
La commission Antiracisme d’EELV
La commission de Lutte contre l’Extrême-droite d’EELV