Réunion des conseillers municipaux du Grand Lyon et des conseillers généraux du Rhône à l’Auditorium le 1er février 2013 Création de la métropole d’intérêt européen

Intervention de Béatrice Vessiller

La création de la métropole est pour nous écologistes, l’occasion de réaffirmer notre vision de l’organisation des territoires, de la mise en place des politiques publiques et de leur articulation aux différentes échelles territoriales, pour intégrer réellement l’économie, le social et l’environnement, le tout dans une démocratie renforcée. Nous voulons emmener les territoires vers la transition écologique qui constitue, selon nous, la seule issue aux multiples crises d’aujourd’hui.

Nous interviendrons sur 3 points :
1. La vision métropolitaine
2. La gouvernance et la démocratie
3. Le calendrier

1.La vison métropolitaine
Nous pensons que l’Etat doit continuer à partager, avec la Région, son rôle stratégique de prévision du développement du territoire. La région doit avoir des pouvoirs prescriptifs et normatifs, et elle pourrait ainsi devenir le chef de file de la transition écologique, de l’organisation et du développement des territoires, avec notamment des schémas directeurs en matière d’aménagement, d’économie, de déplacements, d’énergie…Le Conseil régional serait le garant de l’équilibre territorial. On serait alors dans une vision de coopération entre la Région et la métropole et pas une concurrence, comme nous craignons que cela soit le cas aujourd’hui.

La présentation de M. Lussaut était très axée sur le PIB et la concurrence entre les villes du monde, concurrence rappelée par d’autres intervenants : nous ne voulons pas de la concurrence effrénée entre les métropoles européennes. Etre dans le TOP 15 européen (ou le TOP 600 mondial ou le TOP 5 français, comme cela a été dit), ne nous paraît devoir être le moteur de notre histoire. Nous voulons de la coopération entre les métropoles européennes, comme le Grand Lyon le fait déjà dans les projets européens (projets urbains comme Concerto, projets environnementaux…). La coopération doit se faire aussi entre zones urbaines et territoires ruraux, mais aussi avec les villes moyennes autour des zones urbaines. C’est pourquoi nous souhaitons que le pôle métropolitain, créé en 2012, s’élargisse aux collectivités membres de la RUL : la métropole ne peut s’intensifier sur elle-même sans être pensée à l’échelle du pôle métropolitain.
Notre vision est celle de la coopération territoriale, de l’urbanité sobre, de l’économie verte, de l’emploi pour tous, de la solidarité, de la citoyenneté et de la démocratie renforcée.

Sur l’économie verte et l’emploi pour tous, la métropole est une opportunité pour partir de la compétence économique « innovation » du Grand Lyon et de la compétence « insertion » du conseil général et pour développer une véritable politique économique de l’emploi et de l’insertion, de l’économie sociale et solidaire, afin de s’atteler à réduire les fractures sociales au sein du territoire du Grand Lyon, car nous savons qu’il y a des inégalités entre les communes. Il nous faut placer l’économie dans la responsabilité sociale et environnementale.

2 Gouvernance et démocratie
L’amélioration de la gouvernance est nécessaire sur de nombreux points. En matière de transports et de déplacements, avec la métropole va-t-on garder 4 niveaux de collectivité :
– la métropole
– le Sytral
– le syndicat départemental des transports
– le syndicat régional des transports ?

Pour la lisibilité par nos concitoyens et la qualité d’un service public de transport et de mobilité, une simplification est nécessaire…

Autre champ où la gouvernance est essentielle, celui de la solidarité. Si la métropole doit définir les politiques de solidarité, leur coordination, dans un souci d’équité, leur mise en ouvre doit relever de la proximité. Il a été dit que la métropole pourrait déléguer aux communes, cela nous semble important, car c’est l’échelon de la proximité : sur Lyon, l’échelle de l’arrondissement doit avoir les moyens de cette gestion de proximité. Les CCAS des communes les plus importantes sont sans doute de acteurs les plus indiqués. Et on peut envisager des centres intercommunaux d’action sociale dans les communes plus petites. Nous sommes tous d’accord sur l’intérêt d’avoir une même collectivité qui gère plusieurs compétences.

Le renforcement de la démocratie est un défi, une exigence, à la fois sur la démocratie participative et sur la démocratie représentative.
Il faut innover avec les conseils de quartier et les élargir à la fois dans leur composition et dans leur rôle.
Sur la démocratie représentative, nous ne considérons que le fléchage des conseillers métropolitains sur les listes municipales en 2014 soit satisfaisant. La métropole qui va gérer plus de 3 milliards de budget, des compétences à la fois stratégiques et de proximité, des services urbains, des aides à la personne doit avoir des élus au suffrage universel direct, dès le début.

3. Le calendrier
C’est pourquoi nous proposons de décaler la création de la métropole à 2015 : cela permettra de mieux préparer sa mis en place et d’organiser dès sa création une élection des conseillers métropolitains au suffrage universel direct sur des listes proportionnelles.

Donnons à la métropole tout de suite ce souffle démocratique !

Remonter