Plan départemental d’insertion : créer plus d’emplois aidés
Le Rhône, est comme le reste de la France, confronté à des difficultés sociales croissantes : hausse de 6% du nombre d’allocataires RSA avec 43 000 ménages payés, mais aussi une hausse du chômage plus importante sur dans d’autres départements voisins. Notamment nous retenons la hausse de 13% du chômage des jeunes et le chiffre de 37% d’allocataires du RSA qui ont entre 25 et 34 ans. Notre pays a un vrai problème avec sa jeunesse : quelles perspectives donne-t-on aux jeunes ? Et, bien sur, le RSA jeunes n’est pas la solution : 153 bénéficiaires dans le département, c’est insignifiant, car les conditions d’accès sont rédhibitoires. Le gouvernement expérimente la « garantie jeunes » dans certains départements, qui se veut un dispositif plus adapté à la problématique des jeunes. Nous regrettons que le Rhône n’ait pas pu faire partie de cette première série
Dans ce contexte difficile, l’accompagnement par nos partenaires opérateurs est indispensable ; la qualité de l’accompagnement doit être une exigence continue.
Avec 15 000 étapes emplois –formation pour l’année, les résultats sont ne sont pas négligeables mais ne sont pas pour autant satisfaisants, d’autant des études nous alertent depuis deux ou trois ans (la dernière en date étant celle du centre d’études de l’emploi) sur le fait que le RSA n’aide ni le retour à l’emploi ni à l’augmentation du revenu des travailleurs pauvres. Pourtant si on en croit les chiffres publiés par la préfecture, les offres de contrats à durée indéterminée ou de CDD de plus de 6 mois enregistrent dans le dernier trimestre une augmentation significative par rapport à l’année dernière (+ 2,7 %).
Nous avons donc à faire progresser ce dispositif, sans doute à la fois du coté de la formation, et du coté de l’emploi aidé, et non aidé.
Concernant la formation, selon des chiffres de la région Rhône-Alpes, il y a dans le Rhône, une augmentation régulière des entrées en formation : par exemple, la part des allocataires du RSA dans la programmation Actions d’Orientation et de Formation (AOF) devenues les Compétences clefs était de 6% en 2010 pour atteindre 12,7% des effectifs alors qu’ils ne représentent que 5,7% de la population. Mais pour l’Ardèche ou la Drôme, ces chiffres sont de plus de 21%. Il y a donc encore des marges de progrès. Sur les programmations « Parcours qualifiants et de certification professionnelles », la part des allocataires du RSA est dans le Rhône de 10,33% (304 entrées sur un total de 2 942), supérieure à la moyenne régionale de 8%. Au vu des 71% d’allocataires qui a un niveau inférieur au bac, on se dit qu’il faut vraiment faire de la formation une priorité.
Concernant les emplois aidés, le nombre total stagne, malgré l’arrivée du dispositif des contrats d’avenir. Ces contrats aidés sont nécessaires comme première étape d’un parcours. Chaque emploi a un coût pour la collectivité, certes entre 7 et 10 000€, mais l’emploi ne doit-il pas être une de nos grandes causes ! Quant aux emplois aidés du secteur marchand, nous nous étonnons de leur faible nombre. Vous avez expliqué en commission que les entreprises ne créaient pas ce type de poste, dans le contexte actuel de croissance du chômage. Certes, mais pourtant, fait-on vraiment assez pour que les entreprises connaissent ce dispositif ? Comment les inciter à y recourir ? Le Conseil Général a là une compétence à faire valoir en tant que chef de file des acteurs publics des politiques sociales.
Cette question m’amène vers la problématique plus générale de l’emploi, et du lien entre la politique économique du département -et, demain celle de la métropole-et la compétence insertion.
Avec la création de la métropole, il y a un véritable enjeu à poser le lien entre ces 2 champs, il y a une étape à ne pas rater, pour éviter d’un coté de financer des zones d’activité, des pôles de compétitivité et de l’autre une politique d’insertion qui a du mal à conduire les personnes massivement vers l’emploi. Nous répétons notre souci sur ce point : la création d’emplois pérennes pour publics issus de l’insertion ou de parcours individuels compliqués, doit être un objectif de la métropole. Or, à ce jour, les élus n’ont que peu d’informations sur les réflexions en cours : nous le regrettons d’autant que, au moins au tant que présidents de CLI, nous aurions sans doute des choses à apporter, des expériences à faire valoir !
Comme vous le dites vous-même, « l’insertion n’est pas une politique de dispositifs, mais une politique de public de masse, ce qui n’est pas dans la culture de la Communauté urbaine ».
Béatrice Vessiller