La création d’une métropole européenne doit se faire dans le cadre d’un débat démocratique

Nous regrettons l’annonce faite par Messieurs Mercier et Collomb de la création d’une métropole européenne pour 2014, sans débat préalable au sein des assemblées concernées (Conseil de Communauté urbaine et Conseil Général), sans dialogue avec les communes et le Conseil Régional, et sans débat public avec nos concitoyens.
Rappelons que le Président du Grand Lyon était opposé il y a deux ans à peine à la création d’une métropole, prévue par la réforme des collectivités territoriales de 2010, au profit de la constitution à marche forcée d’un pôle métropolitain présenté comme la solution la plus adéquate.
Là encore, le temps de la concertation locale préalable à toute décision de cette importance manque cruellement. Une telle réforme qui a de lourdes conséquences sur les compétences des collectivités concernées et donc sur la vie quotidienne des habitants nécessite d’élaborer en commun un projet partagé. Il s’agit de prévoir des articulations cohérentes entre les différents niveaux de territoires – Région, Département, Métropole et Communes – et les péréquations financières indispensables aux solidarités. Il ne faudrait pas que la simplification institutionnelle aboutisse de facto à l’accroissement des inégalités territoriales.
La Métropole européenne intégrerait sur le périmètre actuel de la Communauté urbaine toutes les compétences du Département. Nous n’y sommes pas opposés par principe. Le projet de territoire porté par le Grand Lyon doit pouvoir intégrer de manière plus globale les dimensions sociale, économique et environnementale indispensables à la transition écologique. Par exemple,comment gérer au mieux la réponse aux enjeux liés au logement quand le Grand Lyon s’occupe de la construction et le Département a en charge la prévention des expulsions, l’aide aux impayés et tout l’accompagnement social ? Ou encore comment justifier aujourd’hui que le Boulevard Laurent Bonnevay soit géré par le Département alors que les autres voiries relèvent du Grand Lyon ?
Néanmoins, il ne s’agit pas de privilégier la dimension économique, le marketing territorial et les grands projets (parfois inutiles) sur la nécessité de mettre en oeuvre des solidarités fortes dans un contexte social difficile et de précarisation croissante. Par ailleurs, l’échelon communal de proximité doit pouvoir garder toute sa place dans ce nouveau paysage institutionnel.

Enfin, nous sommes surtout très inquiets du mode de scrutin pour élire les futurs conseillers métropolitains. Nous demandons qu’ils soient élus au suffrage universel direct et à la proportionnelle sur une liste différenciée des municipales, afin que les électeurs puissent choisir leurs représentants sur un véritable projet pour le Grand Lyon, lequel gérera à l’avenir sans doute
près de 3 milliards d’euros, niveau supérieur à celui de la Région Rhône-Alpes et du Département du Rhône. La loi doit satisfaire cette exigence démocratique des 2014, et non pas seulement en 2020 comme il est envisagé aujourd’hui.

Paul Coste, pour le groupe EELV du Grand Lyon
Béatrice Vessiller, pour le groupe EELV du Conseil Général
Pascale Bonniel Chalier, pour les élus EELV du Pôle métropolitain
Pierre Hémon, pour le groupe EELV de la Ville de Lyon
Bruno Bernard, pour le groupe EELV de la Ville de Villeurbanne

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