DNTE Compte rendu de Ventenac
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Nous étions 17 dans la salle du Conseil Municipal après avoir distribué 200 tracts.

L’enjeu du Débat National a été posé d’entrée :

  • prendre en compte la diminution inéluctable des énergies fossiles bon marché
  • l’obligation de diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 pour ne pas dépasser une augmentation de 2° de la température mondiale
  • diminuer progressivement la part de nucléaire dans la production d’électricité.

L’objectif du Débat National étant d’aboutir à une proposition de loi pour le mois d’octobre 2013, on a essayé de se tenir à des propositions et des réflexions qui pouvaient alimenter ce travail législatif. Il n’en demeure pas moins qu’est revenu sans arrêt le constat que le système économique mondialisé, capitaliste, libéral, productiviste ne permettait pas de sortir de l’impasse dans laquelle l’humanité s’est engagée depuis la révolution industrielle et particulièrement depuis les 50 dernières années.
Une volonté forte s’est dégagée de remettre en cause le système de dérégulation et la logique de profit qui prévaut partout.
Le débat a duré trois heures et il en est ressorti des propositions très généralistes qui doivent servir de préalable et quelques propositions extrèmement ciblées.

Les propositions généralistes :

  • changer le système économique mondial
  • travailler sur l’éducation pour « changer la tête des gens » et les engager à se déconnecter de l’endoctrinement journalier sur la consommation et les conduire à prendre les bonnes décisions en matière de choix de produits locaux et d’entreprises locales
  • donner une plus grande autonomie aux collectivités locales en matière de production et d’économies d’énergie et prendre en compte la spécificité des territoires.
  • obligation d’associer les populations concernées dès l’émergence d’un projet d’implantation d’une structure de production d’énergie
  • soutenir le projet de loi sur l’obsolescence programmée : garantie portée à 10 ans / pièces détachées / réparation / recyclage.
  • l’éolien ne doit être utilisé qu’en dernier recours et une fois toutes les autres solutions mises en place et les centrales nucléaires arrêtées.

Il semble que le groupe présent (en tous cas ceux qui se sont exprimés) s’oriente vers le choix des économies d’énergies avec de fortes réticences par rapport à une des principales sources d’énergies renouvelables : l’éolien.

Les propositions ciblées :

  • facilitation pour les particuliers pour accéder à l’utilisation de panneaux photovoltaïques : l’incitation financière doit aussi concerner l’implantation de panneaux non intégrés dans le toit (ce qui est beaucoup moins cher)
  • suppression des limitations réglementaires sur les distances à respecter par rapport à des monuments ou des zones patrimoniales classées. Le rôle de l’Architecte des Bâtiments de France doit être revu à la baisse.
  • le bois énergie doit faire l’objet de normes plus strictes pour les appareils de chauffage.
  • Faire appliquer la loi qui impose de ne pas dépasser 19° (au moins dans les bâtiments publics)
  • inciter financièrement à l’implantation de panneaux solaires thermiques
  • extinction de l’éclairage public en deuxième partie de nuit.
  • limitation de l’éclairage public en utilisant des techniques et du matériel plus économe
  • tarification progressive de l’énergie avec un socle gratuit ou peu cher pour les utilisations indispensables et une forte progression du prix au-delà (avec toutefois une pondération par rapport au nombre d’utilisateurs)
  • incitation au co-voiturage avec avantages accordés aux véhicules transportant 4 passagers (ce qui revient à l’application du facteur 4)

Des points de vue évoqués, en vrac, au fil du débat et parfois contradictoires :

  • la déforestation en Birmanie et en Amazonie pour obtenir de l’huile palme ou tous autres agro-carburants. Cela fait bien apparaître l’aspect international de la problématique de l’énergie avec la logique du profit qui est à la base de tout.
  • ne pas culpabiliser mais se rendre compte de la situation et essayer de s’en sortir intelligemment
  • C’est l’Europe qui a consommé le plus facile et qui a donné l’exemple (pour ne pas dire « le mauvais exemple »)
  • Les pays émergents suivent l’exemple, mais avec une certaine prudence, une certaine sagesse car ils doivent participer à la division par 4 des émissions de CO2
  • remarque : avant les énergies fossiles, il y avait « les nègres », c’était l’esclavage.
  • Pour réguler le capitalisme, rien de tel « qu’une bonne guerre mondiale ». Exemple du Mali, pour l’accès à l’uranium.
  • En gros, il y a unanimité sur le constat. C’est peut-être sur les solutions qu’on ne va pas être d’accord.
  • On atteint les objectifs quand on va dans le sens des lobbies. C’est le problème de la consommation en général.
  • Chaque kilo de produit fini a consommé 100 kg de matières premières
  • Réflexion sur « on n’arrête pas de nous bassiner avec la croissance », y compris avec « la croissance verte ».
  • Réflexion sur « ce n’est pas dans la nature humaine d’être vertueux ».

Lecture des 4 questions auxquelles devra répondre le Débat National.
Puis échanges sur la question des transports.

  • C’est hallucinant comme les transports en commun sont chers
  • Au contraire, ce n’est pas asez cher. Il faudrait doubler le prix du carburant
  • proposition de quotas pour la consommation de base et des tarifs progressifs pour ce qui dépasse.
  • remarque que cela va encore creuser l’écart entre les riches et les pauvres et accroître les inégalités.
  • mais ce ne sont pas les nantis qui vont faire changer les choses
  • Réflexion sur la recherche à financer en matière de carburants (exemples des essais de carburants alternatifs qui n’ont jamais été poussés parce que ça remettait en cause l’industrie de l’automobile (exemple: huile alimentaire à recycler). Discussion sur le diésel : faut-il ou non continuer à le détaxer ?)
  • Recherche en matière « d’économie hydrogène » comme l’Allemagne. Est-ce une solution d’avenir ?
  • Réflexion sur les projets éoliens qui ne doivent être ni près des habitations, ni dans les milieux naturels. Si on arrêtait Golfech, alors on pourrait réenvisager
    la situation. Pour l’instant on présente l’éolien comme prioritaire. Ce n’est pas prioritaire. Ne se conçoit que si on a tout envisagé et que les centrales nucléaires sont arrêtées.
  • A nouveau remarques sur l’absence de concertation. 17% des bénéfices vont aux actionnaires. Les études ne sont pas faites de manière impartiale. Ceux qui font les études sont partie prenante.
  • Réponse : Qu’est-ce que ça peut me faire que ça rapporte 17 % aux actionnaires ? Ce n’est pas la question à se poser. Il faut demander aux gens : « Est-ce qu’ils en veulent chez eux ? » Moi, ça ne m’intéresse pas. Ca détériore le paysage et ça ne remplacera pas les centrales.
  • Réflexion générale sur un système démocratique qui, allié à l’individualisme et à l’avidité de consommation, pousse toujours à dire « non ». En fait, paradoxalement, la société s’auto bloque en fonctionnant démocratiquement.
  • Exemple de Manses où il a fallu 38 recours en justice et des incitations financières pour la commune et pour les riverains, pour que les esprits s’apaisent. La collecte des déchets représente 4% des émissions de gaz à effet de serre. Pour le SMECTOM, la réglementation empêche d’utiliser directement le gaz produit par la méthanisation. Il faut le transformer en électricité ce qui représente une perte d’efficacité. La loi est à revoir.
  • Sur les projets de valorisation des déchets agricoles, il est une fois de plus regretté que les choses se fassent en catimini et il est pointé qu’il est difficile de se positionner quand on manque d’informations. Le projet de méthanisation de Saint-Félix de Rieutort en est un exemple même s’il parait raisonnable.
  • regret de ne pas avoir eu plus de temps pour aborder les problèmes d’énergie liés à l’agriculture.

CONCLUSION :
Difficultés de se projeter dans une perspective planétaire et sur le très long terme. On en est restés pour l’essentiel à l’action individuelle positive et à la dénonciation du système économique. On peut regretter que n’ai pas été pris en compte la nécessité d’anticiper une évolution qui va avoir lieu de gré ou de force.

Françoise Matricon

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