Monsieur le Préfet de l’Ariège,
Des demandes d’épandages aériens d’insecticide vous sont parvenues. Elles concernent des parcelles de maïs, appartenant à trois agriculteurs, sur les communes de Bonnac, de Rieucros et du Vernet en Ariège.
Je souhaite vous faire part de mon inquiétude sur plusieurs points.
Les insecticides qui font l’objet de cette demande de dérogation sont des toxiques puissants, même à très faibles doses. Ces épandages, qui sont réalisés par hélicoptère, entraînent une dispersion importante des pesticides utilisés, mettant en situation d’exposition les habitants voisins, et les enfants notamment. Ces traitements, si vous les autorisez, pourront être effectués à 50 mètres des habitations, des écoles, des jardins, des bâtiments et des parcs où des animaux sont présents, ainsi que des réserves naturelles, des cours d’eau et des points d’eau consommables par l’homme.
Je considère qu’une telle diffusion de molécules de pesticides est un danger réel pour les habitants et pour la biodiversité, notamment pour les populations d’abeilles déjà fortement impactées par les divers polluants présents dans l’air.
Une autorisation d’épandages aériens d’insecticide serait contraire aux intérêts directs des populations et des territoires et contradictoire avec l’évolution vertueuse des pratiques agricoles souhaitées par la majorité des agriculteurs et l’ensemble des consommateurs.
Une telle autorisation donnerait une image négative de notre département, qui s’est fait positivement remarquer cette année pour ses démarches environnementales et sa qualité de vie en obtenant « le prix du 1er département écologique » décerné par le journal La Vie et le « trophée régional de l’agriculture durable » remporté par l’association CIVAMBIO 09, « les Bios d’Ariège ».
Je vous assure que des alternatives à ce type de traitement d’un autre âge (interdit normalement dans l’Union Européenne) existent et sont pratiquées par un grand nombre d’agriculteurs respectueux des habitants, des écosystèmes, sans ces molécules chimiques agressives pour l’environnement.
En conséquence, je vous prie, Monsieur le Préfet, de prendre en compte la protection des populations et la dynamique de développement des économies durables de notre territoire (agriculture biologique, agrotourisme, consommation locale, apiculture…) et de ne pas délivrer d’autorisation d’épandage aérien de pesticides.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de mes sentiments distingués.
Calvet François Conseiller Régional EELV de Midi-Pyrénées