Yémen : L’autre conflit meurtrier oublié 🗓 🗺

Jeudi 19 mai 2016 de 18h30 à 21h30 à la Mairie du 2ème arrondissement, 8, rue de la Banque, Paris 2e – (Métro : Bourse, Ligne 3)

En 2011, le Yémen a vu l’émergence d’un formidable mouvement populaire de contestation du régime autoritaire de Ali Abdallah Saleh qui régnait sur le Yémen depuis trente trois ans. Comme Nuits Debout aujourd’hui ce mouvement a eu son agora avec sa Place du Changement (Sāḥat alTaghyīr) dans la capitale Sanaa et une de ses figures La yéménite Tawakkol Karman y était consacrée par un prix Nobel de la paix.

Or durant 12 mois de mars 2015 a la trêve signée en d’avril 2016 qui a ouvert les pourparlers en cours, ce pays a connu l’un des conflits les plus meurtriers qui opposa d’un coté une coalition de dix pays* dirigée par l’Arabie saoudite et de l’autre, les Houthistes chiites (Zaydites) alliés aux forces de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Il est devenu également un théâtre de compétition féroce entre AQPA – Al-Qaïda dans la péninsule arabique- et Daech.

Déjà confronté à une pauvreté généralisée, à la vulnérabilité, à l’insécurité alimentaire et à l’absence de services de santé, l’intervention militaire saoudienne a eu un impact  dévastateur sur les civils, particulièrement les enfants et les femmes. Et le patrimoine millénaire, d’une richesse inestimable n’a pas été épargné par les bombardements de la coalition saoudienne. Aujourd’hui, on estime que ce conflit a fait près de 9 000 morts et 30 000 blessés. Plus de 2,3 millions de personnes ont été déplacées, parfois plus d’une fois. Ainsi l’UNICEF indique que « les enfants représentent au moins la moitié des déplacées, et que quotidiennement plus de 19 millions de personnes luttent pour obtenir de l’eau; 1,3 million d’enfants de moins de cinq font fac un risque de malnutrition aiguë et les infections aiguës des voies respiratoires. Et au moins deux millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école « .

Or ce conflit meurtrier si peu couvert par les médias s’est déroulé dans une indifférence généralisée de la communauté internationale. Il a donné lieu à un foisonnement de grilles d’analyse binaires simplistes très médiatisée, tentant d’imposer une explication confessionnelle du conflit, entre « bons » sunnites et « méchants » chiites, les uns soutenus par l’Arabie Saoudite (notre allié) aspirant à la stabilité à ses frontières, les autres par un Iran -jusqu’à récemment notre adversaire- en mal d’influence régionale.

Avec nos intervenons nous tenterons de comprendre, les raisons de ce conflit, et pourquoi il est resté un des « conflits oubliés » du monde ? Nous analyserons les objectifs des acteurs locaux, la complexité des alliances locales, régionales et internationales, et comme pour la Syrie, en quoi la variable religieuse au Yémen, brouille des enjeux majeurs dans la nouvelle configuration régionale. Mais nous y aborderons aussi le Yémen sous l’angle culturel, car ce pays abrite un patrimoine culturel millénaire « dépositaire de l’identité, de l’histoire et de la mémoire de la population yéménite » dont certains sites figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, et les bombardements l’ont gravement endommagés

Laurent Bonnefoy, Chargé de recherche au CNRS (Ceri/Sciences Po Paris), politologue et arabisant, spécialiste du Yémen et de la péninsule arabique contemporaine.

Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International

Sadek al Saar , Président de l’association Salam for Yémen

Jean Lambert, enseignant chercheur en anthropologie et musicologie au Musée de l’Homme à Paris depuis 1991. Il a été directeur du Centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (Yémen).

Organisé par la Commission Transnationale /EELV

 

Conférence-sur-le-yemen-19-mai-2016

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