Vidéo-surveillance dans les lycées : la région se trompe de priorités pour l’éducation !

Le groupe écologiste de Paris a appris hier la volonté de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, d’installer des caméras de vidéo-surveillance à l’intérieur des lycées.

Deux lycées parisiens seront donc équipés : les lycées Jean Drouant (17e arrondissement) avec pas moins de 21 caméras et Léonard de Vinci (15e arrondissement) avec tout un système de vidéo-surveillance. “Face à cette décision, nous sommes très dubitatifs”, explique Pascal Julien, conseiller de Paris. “Certes les caméras peuvent rassurer mais elles ne protègeront ni les élèves, ni la communauté éducative. D’ailleurs aucun bilan n’a été tiré de l’installation des caméras aux abords des lycées, décidée il y a déjà plusieurs années.”

Particulièrement dans des établissements d’éducation, nous devons être vigilant-es avec les dispositifs de vidéo-surveillance. “Ce ne sont pas les caméras qui vont faire l’éducation de nos enfants”, s’insurge Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste de Paris. “Elles ne règleront pas les tensions qui peuvent exister entre la communauté éducative et les élèves. Il est nécessaire de prendre des mesures contre la violence bien-sûr et rapidement, mais ces moyens doivent être avant tout éducatifs, en aidant  – en quantité et en qualité – les équipes enseignantes et le réseau parascolaire –  pour qu’ils puissent mettre en place une plus grande individualisation pédagogique et psychologique ainsi que des projets en petits effectifs dans les établissements en difficulté !”

“La décision de Madame Pécresse paraît bien étrange”, constate David Belliard, co-président du groupe des élu-es écologistes de Paris. “Elle souhaite faire de nombreuses économies dans le budget de la Région mais décide d’investir dans de la vidéo-surveillance, dispositif très coûteux pour un service rendu extrêmement faible et uniquement a posteriori…”.

Pour toutes ces raisons, le groupe écologiste de Paris souhaite que Madame Valérie Pécresse apporte des précisions concernant l’installation de caméras dans les lycées parisiens :

  • Qui et comment ont été prises les décisions d’installer ces dispositifs dans deux lycées parisiens ?
  • Quel(s) type(s) de caméras sera installé ? Des caméras fixes, mobiles, munies d’un zoom, analogiques, numériques ?
  • Quels espaces seront surveillés ?
  • Combien de temps seront conservées les images ?
  • Qui conservera et aura accès à ces images ?
  • Quel sera le coût d’investissement et de gestion humaine et matérielle de ces dispositifs ?
  • Un contrôle éthique de l’usage sera-t-il mis en place ?

A Paris, sous l’impulsion des écologistes, il existe depuis 2009 un comité d’éthique de la vidéo-surveillance qui permet de contrôler l’usage fait par la Préfecture de Police des images filmées sur l’espace public. “Nous allons le saisir de la question de la vidéo-surveillance dans les lycées”, annonce Pascal Julien, également membre de ce comité d’éthique.

Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris Pascal Julien, conseiller de Paris, élu du 18ème arrondissement
Photo : caméras de surveillance par Paweł Zdziarski. Licence creative commons. Wikipédia

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