Un observatoire pour mettre en œuvre le Plan Biodiversité

Square Capitan ©LPLT

L’Observatoire de la biodiversité a été inauguré mercredi 10 octobre. C’est une traduction concrète du plan adopté en novembre 2011 au Conseil de Paris.

Bienvenue au square Capitan (Ve), à deux pas du Muséum d’Histoire Naturelle. Les enfants jouent au milieu des toboggans et des massifs de fleurs. Situés dans les locaux de l’ancienne Maison des Oiseaux, en plein cœur d’une des villes les plus denses du monde, quatre salariés vont désormais scruter l’évolution de la nature à Paris.

 

La nature en ville : un changement culturel

Un observatoire, soit, mais pour quoi faire ? Un outil de com’ pour rendre palpable un sujet complexe, ou pis une nouvelle usine à gaz ? « Non ! Un outil pour participer au changement des politiques urbaines » explique Fabienne Giboudeaux, l’adjointe au Maire en charge des Espaces Verts et de la de la Biodiversité. Concrètement, l’équipe favorisera la connaissance objective et opérationnelle de toutes les formes du vivant. Elle mettra à la disposition des acteurs faisant la Ville des outils leur permettant d’intégrer la biodiversité dans leurs projets, et sensibilisera la population à ces enjeux.

Depuis 2008, un lieu similaire a déjà fait ses preuves en Seine-Saint-Denis.« Aujourd’hui, on prend conscience des services écologiques rendus par la nature en milieu urbain : lutte contre les îlots de chaleur, fixation des polluants atmosphériques, rétention d’eau, et bien sûr valorisation des quartiers » rappelle l’élue du 20e arrondissement. Et de souligner le décloisonnement nécessaire des activités des architectes, ingénieurs, écologues et autres jardiniers. Après plusieurs années où bâtisseurs et écologues ont eu tendance à travailler séparément, la création de villes soutenables passe d’abord par un changement culturel en urbanisme : « la nature doit devenir une richesse et non plus une contrainte ».

 

Première mission : berges de Seine

Ces nouvelles synergies se répercutent déjà dans l’aménagement des quais de Seine : une étude préalable à Paris va évaluer la biodiversité du fleuve pour en tenir compte dans les chantiers à venir. L’Observatoire jouera aussi un rôle important dans l’aménagement du secteur Bercy-Charenton ou dans le renouvellement très attendu de la Petite Ceinture et de la Ceinture verte.

Il aura aussi à cœur de s’intégrer dans les réflexions internationales sur la place du vivant dans la ville – une doctorante parisienne planche déjà sur une collaboration avec Montréal. Le sommet de Nagoya de novembre 2010 l’avait affirmé avec force : les collectivités jouent un rôle majeur dans la mobilisation internationale en faveur de la biodiversité. Et la période est porteuse : la 11e Conférence internationale sur la diversité biologique (CDB) s’est ouverte cette semaine à Hyderabad, dans le sud de l’Inde.

 

Une mobilisation à toutes les échelles

François Hollande a aussi annoncé pendant la Conférence environnementale la création prochaine d’une Agence nationale de la Biodiversité. A tous les niveaux, les relais sont ainsi de plus en plus nombreux pour replacer la nature au cœur des métropoles.

A Paris, le Plan Biodiversité poursuit sa mise en œuvre. Il s’attelle en particulier à la création d’un schéma des trames vertes et bleues visant à faciliter la circulation des espèces. Des études sont déjà lancées auprès de quatre sites pilotes au Bois de Boulogne, à Paris Nord-Est, au cimetière du Père-Lachaise et dans le secteur Bercy-Charenton.

Reste aujourd’hui à doter l’observatoire de moyens propres, par exemple en mettant en place à compter du 1er janvier 2013 le volet départemental de la taxe d’aménagement. Déjà généralisée dans les autres départements français, cette taxe, dont le produit est estimé à deux millions d’euros par an, pourrait être utilisée pour valoriser les espaces naturels sensibles et renforcer les corridors biologiques.

 

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