Roland-Garros : une nouvelle étude biaisée qui n’a rien d’indépendant
Le Groupe des élu-e-s écologistes de Paris (GEP) a pris connaissance de l’étude demandée par un vœu du Conseil de Paris de mars 2015. Ce vœu, porté par le GEP et adopté à l’unanimité, demandait qu’une étude relative au projet alternatif d’agrandissement du stade Roland-Garros soit menée de façon indépendante et neutre.
Force est de constater à la lecture du document remis par le cabinet EGIS qu’il n’en a rien été.
Ainsi malgré des engagements de la Fédération française de tennis (FFT) de prendre en compte les réserves de la commission des sites, l’étude n’a pas comparé le projet de la FFT tel qu’elle sera contrainte de le mener mais avec un projet d’ores et déjà périmé.
L’étude semble particulièrement orientée en faveur du projet de la FFT, minimisant systématiquement les points négatifs du projet et mettant au contraire en évidence les points d’interrogation du projet alternatif. Ainsi en matière de délai EGIS intègre des procédures qui n’ont aucune raison d’être mises en œuvre, voire qui ont déjà été condamnées par la FFT. À titre d’exemple EGIS ose évoquer une étude d’archéologie préventive pour couvrir l’autoroute !
De même en matière de coûts, EGIS charge la barque au-delà du raisonnable. Ainsi EGIS fixe à plus de 9 M€ les surcouts potentiels pour le projet des associations et à 0€ pour le projet de la FFT. Qui a déjà vu un projet d’une telle ampleur respecter strictement les coûts ?
L’étude EGIS reprend mot pour mot certaines affirmations de la FFT sans aucune analyse critique en matière de fonctionnalités. Pour autant elle ne justifie en rien ces critiques qui reposent uniquement sur un jugement de valeur.
L’étude reconnait également de façon indirecte que la FFT sera un jour ou l’autre contrainte de demander une nouvelle extension ou une délocalisation pour reconstruire le court Philippe Chatrier. De même, elle met en évidence les risques majeurs de contentieux pour le projet alternatif des associations alors que ces risques sont avérés pour le projet de la FFT.
« La précipitation demandée à EGIS pour réaliser son étude, le fait que ce soit la FFT qui a piloté l’étude, les échanges avec les auditeurs, le parti-pris de la FFT de refuser par principe tout point de vue différent du sien, fragilise le projet de la FFT », déclare Yves Contassot, conseiller de Paris écologiste. « Il va de soi que le projet alternatif est validé dans ses aspects techniques, financiers, organisationnels et que seule la mauvaise foi peut laisser entendre que tel ne serait pas le cas », ajoute l’élu du 13e arrondissement.
Pour David Belliard, coprésident du GEP, « il revient maintenant à la Maire de Paris de ne pas se laisser entraîner par une étude biaisée et qui n’a rien d’indépendant ». « À l’heure de l’ouverture de l’édition 2015 du tournoi de Roland-Garros, la FFT, l’État et la ville de Paris doivent se rassembler autour du projet alternatif de couverture de l’autoroute A13, seul à même de respecter la biodiversité et les habitant-e-s », conclue Anne Souyris, coprésidente du GEP.
Communiqué du Groupe écologiste de Paris du 18 mai 2015