Pollution de l’air: la préfecture reste inactive
Depuis le 1er janvier 2012, l’Ile de France a connu en à peine un mois cinq pics de pollution, cinq dépassements du seuil d’information pour les particules. L’origine de cette pollution particulaire est connue et la responsabilité des moteurs diesel, dans les émissions locales, est confirmée par une étude récente d’AirParif.
Malheureusement, malgré les interpellations régulières des écologistes, le préfet de Police ne se donne toujours pas les moyens d’agir de manière contraignante sur la circulation routière afin de réduire les émissions de polluants. Les effets néfastes sur la santé de nos concitoyens se répètent et s’aggravent.
Danielle Fournier, coprésidente du groupe EELVA*, a posé cet après-midi en Conseil de Paris une question d’actualité sur le sujet, rappelant que « l’an dernier l’étude européenne APHEKOM a montré que la pollution aux particules coûte à chaque ParisienNE près de 6 mois d’espérance de vie, et encore s’agit-il là d’une moyenne qui ne rend sans doute pas compte de l’impact sanitaire des particules fines sur les populations les plus exposées, celles qui vivent à proximité des grands axes de circulation ». Le Ministère de l’écologie estime d’ailleurs de son côté à 42 000 morts prématurés par an le tribut payé à la présence de particules dans l’air.
« Cette situation de pollution chronique aux particules vaudra sous peu, à la France, une lourde condamnation par la Cour de Justice européenne pour non-respect des seuils règlementaires et absence de politique efficace de lutte contre la pollution particulaire » a aussi rappelé l’élue du 18e.
« Mais au niveau national, le gouvernement continue de doper la vente de véhicules diesel, comme il continue de promouvoir l’automobile sur les berges de Seine » observe Denis Baupin, adjoint au Maire de Paris en charge du développement durable. « S’il était volontariste, l’Etat, par la voie de son préfet de Police organiserait, le jour et la veille des pics prévus par AirParif, le contournement de l’agglomération pour les poids lourds en transit et des restrictions de circulation pour les véhicules diesel ; il rendrait aussi contraignant l’abaissement des vitesses limites sur les grands axes, les recommandations dont il se contente depuis tant d’années étant notoirement inefficaces pour protéger la santé des francilienNEs.»
(Graphique: source Airparif)
* Cf Groupe des élus Europe-Écologie-Les-Verts et Apparentés sur le site elus.paris-eelv.fr