Ne laissons plus personne à la rue
Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 janvier, un homme est mort de froid dans un parking. A Paris, au XXIe siècle, des gens meurent encore dans la rue. Comble des inégalités qui traversent notre société, celui-ci est mort avenue Matignon, au milieu des boutiques de luxe et de leurs clients millionnaires, à quelques pas du Palais de l’Elysée.
Âgé de 66 ans, Michal, originaire de république tchèque, était en attente d’un logement d’urgence de puis début décembre. Il est mort de froid en ce début d’année, comme 4 autres personnes avant lui, en seulement trois semaines.
En 2015, selon le décompte de l’association Les morts de la rue, ce sont 118 personnes qui ont trouvé la mort à Paris, dans la rue. Soit un quart des morts de la rue de l’année.
Depuis le début de l’année 2016, déjà 21 personnes sans-abris sont décédées en France d’après l’association Les morts de la rue. Plus d’un mort par jour, sous nos fenêtre et en silence, voilà la situation des sans-abris en France en 2016.
Depuis de nombreuses années, les écologistes soutiennent la demande des association qui demandent que cesse la saisonnalité du traitement de l’urgence. Plus que jamais, il est temps d’arrêter de considérer le problème comme saisonnier et de pérenniser les places d’hébergement tout en augmentant fortement le nombre. Une demande sur deux au 115 n’aboutit pas sur une place en hébergement et celles qui aboutissent offrent parfois des conditions d’hébergement à la limite de la salubrité.
De nombreux exemples de politiques réussies de la Suède à Rotterdam en passant par l’Utah montrent que le phénomène n’est en rien une fatalité. Quand allons-nous sortir du fatalisme pour entrer dans le 21e siècle ? Si nous réussissons, le courage d’aujourd’hui semblera élémentaire aux générations futures. N’attendons plus. Agissons maintenant ! C’est aux responsables, aux exécutifs et particulièrement au gouvernement qu’il incombe d’agir : nous attendons des actes. C’est une question de vie ou de mort.
Photo : SDF à Paris par Siren. Licence creative commons Wikimedia