Les écologistes parisiens alertent Anne Hidalgo sur l’aggravation de la situation des réfugiés avenue de Flandres

Paris, le 5 août 2016

Madame Anne HIDALGO,

Maire de Paris

Madame Dominique VERSINI

Adjointe chargée de toutes les questions relatives à la solidarité, aux familles, à la petite enfance, à la protection de l’enfance, à la lutte contre l’exclusion, aux personnes âgées

Madame la Maire,

Madame l’Adjointe,

Nous avons été alertés ces derniers jours concernant l’aggravation de la situation des réfugiés avenue de Flandres, qui sont depuis le début de la semaine évacués très régulièrement et de façon musclée de la part des CRS, sans, qui plus est, qu’aucune solution d’hébergement ne leur soit proposée.

Il semblerait en outre, selon différents informateurs, que les forces de l’ordre n’hésitent pas à gazer et taser les personnes présentes.

– Serait-il possible d’entamer un dialogue avec la préfecture de police afin que ces violences cessent?

– Suite à ces évacuations, bon nombre de réfugiés auraient reçu des OQTF : entre 40 et 50 par jour depuis dimanche selon les associations présentes, et certains auraient été placés en centre de rétention administrative.

– Avenue de Flandres, nous avons aussi pu constater que des femmes et des mineurs n’étaient pas pris en charge par la ville. Qu’en est-il des mises à l’abri des publics sensibles ? Si la ville est-elle en manque d’hébergements disponibles, d’autres hébergements sont-ils prévus d’ouvrir pour les mois qui viennent ?

En effet, les centres ne sont pas des fins en soi et des hébergements pérennes doivent être prévus s’il on veut que ne soient pas engorgés les camps dans un temps record.

Par ailleurs, nous avons été interpellés par un fait extrêmement violent qui se serait passé au DEMIE. Un jeune se serait fait déboiter l’épaule après avoir été trainé violemment vers l’extérieur par un interprète. D’après les informations que nous avons, des policiers étaient sur place et une plainte a été déposée. Une bénévole, sur place aussi, a retranscrit cette histoire ici : https://blogs.mediapart.fr/la-chapelle-en-lutte/blog/030816/mineurs-isoles-etrangers-paris-une-tragedie-par-nadimi-et-morgann-b-pernot

Pour résumer, nous sommes en train s’assister à une réelle dégradation de l’accueil des réfugiés dans notre ville cet été. De telles violences ne peuvent être tolérées.

Nous vous demandons d’être vigilants à la mise en place ce que nous avons voté maintes fois en Conseil de Paris : un hébergement rapide pour celles et ceux qui commencent à se rassembler afin d’éviter à la fois les camps sauvages, et les évacuations musclées.

Donc d’agir à double titre au nom de notre responsabilité à tous : auprès du préfet de police pour que cessent ces interventions policières sèches et brutales, auprès de l’État et des services de la ville pour que nous arrivions à prendre en charge au fil de l’eau les réfugiés à Paris avant la mise en place des centres, via l’ouverture de lieux dans le domaine intercalaire de la ville ou des gymnases comme cela a pu déjà être fait. Avec des lieux spécifiques pour les femmes enfants et mineurs isolés.

Les réfugiés ne peuvent attendre la fin septembre et l’ouverture des camps annoncés par la maire pour que des solutions dignes soient trouvées. Il faut trouver une solution d’urgence à leur proposer. La violence n’est pas une solution, encore une fois nous nous adressons à vous pour interpeller la préfecture et mettre en place d’autres procédures et une prise en charge à hoc sans attendre.

Merci de votre attention,

Anne Souyris David Belliard

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