“Dis-le à Anne” : L’opération populiste du lobby du tout-voiture !
Hier, l’association 40 millions d’automobilistes a lancé une manifestation téléphonique, “Dis-le à Anne”, invitant les automobilistes parisiens et franciliens coincés dans les bouchons à saturer la ligne téléphonique du cabinet de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Cette action, mue par une soi-disant volonté de lutter contre les bouchons dans la capitale, est une opération populiste dont le seul but est de faire le jeu des lobbies pro-voitures en créant deux camps irréconciliables: celui des automobilistes contre les autres.
“Quand on sait que la pollution de l’air est la cause de 48 000 décès prématurés chaque année et de nombreuses pathologies, la réduction de la place de la voiture en ville est un véritable enjeu de santé publique !”, rappelle David Belliard, co-président du groupe écologiste de Paris. “Seuls 10% des déplacements se font en voiture à paris, et ce sont d’abord les plus riches qui utilisent la voiture individuelle. Avec cette manifestation téléphonique, 40 millions d’automobilistes a choisi son camps : celui qui va à l’encontre de l’intérêt général, celui qui fait passer la santé de tou-tes et notamment des plus fragiles après le confort de quelques-uns”.
L’association semble découvrir l’existence de bouchons dans la capitale. Pourtant, “du fait d’un urbanisme serré et dense, les embouteillages ont envahi à Paris depuis que la voiture y a fait son entrée, tous les témoignages le confirment. Dans les années 1950, avec cinq voies, la rue de Rivoli était déjà complètement bloquée”, insiste Anne Souyris, co-présidente des élu-es écologistes de Paris. “Oui c’est un héritage pénible pour les Parisien-nes, mais pour la première fois une politique de décongestion est vraiment menée, il faut s’en féliciter!“ ajoute l’élue. “Ce dénigrement politicien est une opération téléguidée au moment où nous proposons de nouvelles infrastructures pour les piétons et surtout les vélos.”
Les élu-es écologistes de Paris tiennent à adresser leur soutien à Anne Hidalgo et à son adjoint aux transports Christophe Najdovski. Paris doit continuer à mener une politique de transport ambitieuse de lutte contre la pollution de l’air et en faveur des mobilités douces.
Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris
La politique de rééquilibrage des transports à Paris n’a rien d’idéologique, c’est du pragmatisme.
Les 9 informations à garder en tête :
- 90% des Parisiens sont exposés à une pollution supérieure aux normes sanitaires.
- Entre 1990 et 2010, l’usage du vélo a été multiplié par 10 et va continuer à augmenter. L’objectif est de tripler les déplacements à vélo d’ici 2020, dont la part passera de 5% à 15% du total des déplacements effectués sur un réseau cyclable de 1400 km.
- 2,3 millions de déplacements sont réalisés quotidiennement en transports en commun entre Paris et la petite ou grande couronne.
- Dans Paris, seulement 13% des déplacements sont effectués en voiture. Pourtant, 50% de l’espace public est consacré à la circulation automobile.
- Depuis 2001, le nombre de voitures en circulation dans Paris a baissé de 28% alors que la place dédiée à la voiture est passée de 60% à 50%. Proportionnellement, une voiture dispose aujourd’hui de plus de place qu’il y a 15 ans.
- La majorité des véhicules circulants dans le centre de Paris sont conduits par des hommes, CSP+, résidants dans Paris, et parcourant en moyenne 3,5 km (soit l’équivalent de 7 stations de métro).
- La motivation principale des automobilistes à ne pas changer leur habitudes de transport est leur confort.
- La moyenne d’occupation est de 1,1 usager par véhicule et une voiture occupe environ 9m2 d’espace au sol. Si le co-voiturage se généralisait, les embouteillages réduiraient.
- En juillet 2017, une étude de l’Ipsos indiquait que 68% des Parisiens approuvent la réduction de la place de la voiture en ville et que 78% se réjouissent que Paris soit devenu une Zone à Circulation Restreinte (ZCR)