De l’Afrique aux trottoirs de Paris

Soutien-migrants

Depuis plusieurs mois, des réfugié-es se sont échoués sous le métro La Chapelle. Rassemblé-es, sous des tentes, associations et politiques ont très rapidement alerté la municipalité de la potentielle dangerosité du lieu et attiré l’attention sur les difficultés sanitaires. Les élu-es écologistes en particulier se sont battus pour qu’une réflexion sur une réelle prise en charge soit mise en œuvre.

De quelques dizaines de personnes, le camp est passé en quelques temps à plusieurs centaines. Associations et témoins parlent de 400 à 600 personnes. Face au danger sanitaire – danger accéléré par l’arrêt volontaire des passages de la voirie sur le site – la Maire de Paris décide de faire évacuer le camp. Décision effective aux premières heures de la matinée du 2 juin 2015.

Elu-es et militant-es écologistes sont présent-es dès la première heure pour s’assurer que l’évacuation s’effectue dans le calme. Si ce calme est respecté, force est de constater que le nombre de personnes prises en charge est très en deçà du nombre de migrant-es présent-es, que nombre de personnes sont laissées sur le carreau et que les « accueils » ne sont pas à la hauteur de la dignité requise pour des personnes qui ont fui la persécution, la misère et la mort  : http://paris.eelv.fr/mme-la-maire-on-ne-cache-pas-la-misere-on-la-combat

Parqués, transportés de force, acculés, expulsés : après avoir fui répression, guerres et misère, les migrant-es de la Chapelle reçoivent en France un accueil indigne d’un pays européen. i une partie a été hébergée pendant quelques jours, nombreux sont ceux qui ont été envoyés en grande banlieue, sans argent, sans lien avec les associations, et qui ont donc préféré retourner à Paris où ils disposaient de réseaux d’entraide. Certain-es se sont retrouvé-es devant l’Église Saint-Bernard, dans le 18ème arrondissement, où après avoir été hébergé-es pendant une nuit à la Salle Saint-Bruno, ils n’ont pas pu trouver refuge dans l’église, bloquée par les forces de l’ordre : http://paris.eelv.fr/cachez-cette-misere-que-je-ne-saurais-voir-le-nouveau-visage-de-paris-ville-monde

Après Pajol, puis l’occupation pendant une soirée de l’ancienne caserne de Château Landon c’est aux Jardins d’Éole que les réfugié-es finissent par s’installer. Epuisés et déçus par la violence de l’accueil fait par les autorités françaises. Dans le camp qui s’auto-organise on peut lire des slogans comme « Fuir la misère et la guerre chez nous … pour finir à la rue ici ? ».

Les organisations signataires et les représentants des réfugiés de « Pajol » constatent que les rares solutions proposées à ce jour par les pouvoirs publics, dont la Mairie de Paris, ont été obtenues par la seule mobilisation des riverain-es, des associations et avec le soutien des partis politiques. Elles ne sont pourtant pas à la hauteur des enjeux. Dans plusieurs endroits de Paris, les réfugiés se trouvent dans des situations scandaleusement précaires. Cette situation les empêche en outre de faire valoir leurs droits. En réponse, les réfugié-es, les habitant-es du quartier, les associations et les partis s’unissent pour proposer une médiation et une manifestation : http://paris.eelv.fr/manifestons-en-soutien-aux-refugie-es-mardi-16-juin

Le gouvernement décide, mi-juin de mettre en place des solutions d’hébergement. Bernard Cazeneuve annonce ainsi un plan destiné à répondre à l’afflux d’exilé-es avec création de 9500 places d’hébergement. Les élu-es de la mairie de Paris réagissent à cette annonce avec vigilance et soulagement : http://paris.eelv.fr/refugies-de-la-chapelle-le-plan-cazeneuve-un-premier-pas-et-beaucoup-dincertitudes

Militant-es et élu-es restent mobilisé-es et attentifs. Echaudés par plusieurs retournements de la Préfecture, les écologistes tiennent à s’assurer que les hébergements proposés sont corrects et peuvent servir de transition en attendant la mise en place de structures pérennes : http://paris.eelv.fr/les-elu-e-s-ecologistes-de-paris-rassure-e-s-par-les-premieres-solutions-dhebergements-pour-les-refugie-e-s-a-paris/

Ce dossier, loin d’être résolu, mobilise encore nombre d’écologistes. Nous resterons, toutes et tous, vigilant-es.

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