[Communiqué] Rue Jules Guesde : pour EELV, la vidéosurveillance n’est pas la bonne réponse

Communiqué de presse du jeudi 24 septembre 2015

Lors de la venue de Bernard Cazeneuve à Lille, Mme Aubry, Maire de Lille, a annoncé l’installation de caméras de surveillance rue Jules Guesde à Lille.

Europe Ecologie Les Verts comprend et partage les demandes légitimes et répétées de sécurité des habitants et des commerçants de cette rue de Wazemmes où les trafics s’étalent au grand jour et où le harcèlement des passants par les dealers est permanent.

Mais pour EELV la vidéosurveillance n’est pas la bonne réponse. Toutes les études démontrent qu’elle représente pour la collectivité locale un coût très important pour des résultats très faibles. L’impact durable, tant préventif que répressif est quasi nul. Au mieux il y a simple déplacement du problème. La Cour des Comptes a pointé en 2011 que les études « ont, dans l’ensemble, conclu à l’absence d’impact statistiquement significatif de la vidéosurveillance sur l’évolution de la délinquance ».

En revanche la vidéosurveillance coûte cher, très cher. Ce n’est pas tant l’investissement en matériel que le coût humain. Sauf à se satisfaire d’enregistrements sans surveillance continue des écrans, il faut mettre des personnels derrière les écrans de contrôle. Ces personnes ne seront plus sur le terrain. Et même si le Ministre de l’Intérieur a annoncé une remise à niveau des effectifs de police sur la métropole, nous sommes toujours dans un contexte de réduction des effectifs.

Cette passion pour la vidéosurveillance procède d’un mal tristement moderne : la croyance béate en la technologie. Parée de toutes les vertus, capable par sa seule présence de répondre aux erreurs humaines, la technologie clôt tout débat. Les quelques résistants sont caricaturés en naïfs, persuadés que l’humain peut résoudre certains problèmes plus efficacement que la technologie.
Pour EELV, le nombre de caméras ne doit plus être un indicateur d’investissement d’une municipalité en faveur de la prévention de la délinquance et de la sécurité. Surtout quand ce territoire a été délaissé par les services publics et les agents qui jadis les investissaient : éducateurs, policiers de proximité, médiateurs, etc.

Pour EELV la vidéosurveillance est coûteuse, peu efficace, potentiellement dangereuse pour les libertés. Plutôt que des gadgets électroniques à l’efficacité douteuse, nous préférons un retour de la présence humaine sur le terrain, tant pour la prévention que pour la répression.

Fanny Pezzutti et Dominique Plancke, porte-parole EELV Lille

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