Intervention de Lise Daleux sur le compte administratif (CM du 27 juin 2014)

Intervention de Lise Daleux pour le groupe EELV
Madame le Maire, cher Pierre, Mesdames, Messieurs, mes chers collègues,

Le compte administratif qui nous est présenté ce soir est un pont entre deux mandats. Nous le voyons donc comme l’occasion de poser un regard en arrière pour mieux regarder et engager l’avenir.

Force est de constater que l’exercice 2013 a été extrêmement tendu, compte tenu de la diminution drastique des dotations de l’État qui s’additionne d’année en année – vous y faisiez allusion tout à l’heure, Monsieur le premier adjoint –,mettant en péril notre capacité d’agir. L’addition de ces désengagements nous oblige à des contorsions tellement difficiles pour maintenir la qualité de service à laquelle nous tenons pour les Lillois, que cela, selon moi, peut s’apparenter à du délit d’entrave à l’action publique.

Justement, concernant nos dépenses, le compte administratif nous montre comment, au prix d’une gestion extrêmement compliquée, nous sommes parvenus malgré tout à garder des finances saines pour réaliser nos engagements. J’étais en responsabilité au dernier mandat, je sais donc de quoi je parle.
La question est de savoir à quel prix et jusque quand nous tiendrons à ce rythme.
En effet, les agents municipaux, que je salue d’ailleurs pour leur sens du service public, s’épuisent et ils ne pourront plus garantir à ce rythme la qualité du service rendu si nous ne trouvons pas de solution avec eux.
Depuis trois ans, des efforts très importants ont été consentis pour réduire les coûts de fonctionnement de la Ville, mais nous avons aujourd’hui le sentiment que les marges de manœuvre n’existent plus.

Parallèlement à ce constat, nous relevons que les dépenses qui ont le plus progressé en 2013 (plus de 28,4 %) concernent les fluides, le gaz, l’électricité, le pétrole, le charbon. Bien sûr, vous allez me dire que l’hiver 2012-2013 a été rigoureux et, bien sûr, nous avons ouvert de nouveaux équipements ; mais cette augmentation de la facture énergétique s’explique surtout par l’envolée des prix des énergies fossiles non renouvelables, vous le savez – je citais à l’instant le pétrole, le gaz, le charbon.
D’ailleurs, dans le précédent mandat, nous avons initié une démarche de réduction de nos consommations d’énergie et j’en profite pour saluer le travail de notre ancien collègue Philippe TOSTAIN à ce sujet. Aujourd’hui, il nous faut aller plus vite et plus loin. En effet, si, ce soir, notre groupe salue la maîtrise des dépenses et du budget, la baisse des dotations de l’État conjuguée à l’augmentation du coût de l’énergie amènera forcément rapidement et dans les années qui viennent une situation insupportable pour nous tous.

À l’aube de ce nouveau mandat, dans une situation inédite, nous préconisons très modestement, premièrement, pour le budget de la collectivité, de nous engager dans une politique sélective d’investissements qui garantissent l’accompagnement de tous dans les étapes importantes de la vie, et, deuxièmement, de cibler des investissements qui rapportent, c’est-à-dire des investissements dans le domaine de l’environnement, qui nous permettent de réaliser des économies sur notre patrimoine, sur nos ressources, tout en préservant le climat.
En clair, nous préconisons de nous engager résolument dans la transition écologique et sociale de la ville, pour passer volontairement et non pas de manière contrainte d’un système finissant de l’énergie facile et bon marché à un système où l’énergie sera de toute façon – c’est ainsi – de plus en plus rare et chère. Nous pouvons, en mobilisant les services,les habitants, mais aussi les associations et les entreprises, sur d’autres modes de chauffage, d’habitat, de transport, etc., anticiper ce changement qui sera – et c’est une chance – plus écologique.
La transition écologique est une formidable opportunité pour sortir de la crise et se dégager de l’aspiration par le fond dans laquelle les moyens des collectivités s’enlisent. C’est une chance.

Mesdames, Messieurs, Madame le Maire, Monsieur le premier adjoint, Madame PICAULT, jamais l’urgence économique, écologique et sociale n’a été aussi grande. Jamais non plus elle n’a été perçue avec autant d’acuité par la société, qui avance, mais qui nous attend aussi.
C’est pourquoi notre Ville doit s’engager et être porteuse d’une impulsion décisive dans ce sens et aussi en rendre compte, comme le fait d’ailleurs déjà la Région Nord – Pas de Calais, comme devra le proposer la loi de transition énergétique et comme il en sera fortement question en termes d’enjeux majeurs pour l’avenir au sommet international sur le climat qu’accueillera notre pays en 2015.

Chers amis, c’est dans cet esprit que notre groupe des élus écologistes votera le compte administratif et le budget supplémentaire.

Je vous remercie.

Lise Daleux pour le groupe des élu-e-s EELV.

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