Créateur d’emplois, soutenable, local, … Face à la crise, le commerce indépendant de proximité est une solution d’avenir

A la fin du précédent mandat municipal, la fermeture du Bazar de Wazemmes a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le paysage commercial lillois. Malgré l’intervention municipale sur ce magasin, la situation ne s’est pas améliorée depuis. Au contraire la « bancarisation » et la nouvelle implantation urbaine de la grande distribution ont encore accentué les difficultés d’un secteur économique structurellement fragilisé par l’augmentation des loyers.

Le photographe Deschutter, le bouquiniste le Blé d’Or, le marchand de jeux Billards Toulets… Dans chaque quartier, les commerces indépendants de proximité disparaissent progressivement. Ils cèdent la place aux banques et aux enseignes franchisées aux mains de quelques groupes mondiaux. A la mairie, nos partenaires de la majorité ne semblent pas se soucier de cette tendance de fond.

Pour une économie localisée …

Pourtant commerce et artisanat de proximité sont des composantes essentielles d’une économie qui a du sens, ancrée dans le territoire et dont les profits sont réinvestis localement. Ce sont des entreprises à taille humaine avec des emplois non délocalisables. Face aux « crises » successives, le modèle économique libéral a montré ses limites. Europe Ecologie Les Verts défend un autre choix de société, celui de la conversion écologique de l’économie. Avec l’action volontariste de l’élue EELV Christiane Bouchart, une économie fondée sur d’autres façons d’entreprendre et sur le respect de la personne humaine, l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) a pu se développer à Lille.

Complémentairement nous souhaitons rendre l’économie plus résiliente et soutenable en défendant l’économie locale.

C’est à ce niveau que les citoyens ont prise pour inventer de nouvelles solutions adaptées aux enjeux. C’est dans la proximité que se trouvent les acteurs, les ressources et les solidarités pour agir. Le commerce indépendant de proximité s’inscrit dans la dynamique des circuits courts. Par ailleurs le mode de distribution de biens impacte aussi sur la qualité de vie des habitants. Les commerces de proximité permettent de réduire notre dépendance à l’automobile, ils participent à l’attractivité de la ville et à l’animation de nos rues, ils jouent un rôle important dans la cohésion sociale de nos quartiers.

Sortir de l’emprise de la grande distribution, destructrice

Dans l’agglomération qui a vu naître le groupe Mulliez (Auchan), la grande distribution est très largement implantée et amplifie son emprise sur la ville additionnant aux grands projets la multiplication des implantations de taille plus modestes dans les quartiers.

Défendre le commerce de proximité c’est d’abord combattre la grande distribution. EELV est le seul parti politique à s’être opposé au projet de l’hypermarché Lillénium (Leclercq) de Lille-sud. Pour la gauche traditionnelle et productiviste, le progrès c’est forcément les grands groupes.

Pourtant chaque nouvelle implantation d’un hypermarché est un poste-avancé du système libéral mondialisé. La grande distribution est structurellement incompatible avec la relocalisation de l’économie. Avec leurs centrales d’achats, les hypermarchés sont en situation quasi-monopolistique. Les fournisseurs locaux mis en concurrence avec des entreprises pratiquant le dumping social et environnemental, tentent désespérément de s’aligner sur les prix les plus bas exigés par la grande distribution. Puis ils disparaissent ou délocalisent à leur tour dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère.

Les promoteurs de Lillénium annoncent la création de 900 emplois mais en réalité l’impact social sera désastreux. Une partie dans les commerces indépendants situés dans la zone de chalandise de l’hypermarché disparaitra et d’autres emplois seront aussi détruits dans les PME et PMI locales. Toutes les études du ministère de l’Economie démontrent que pour 1 emploi créé dans la grande distribution, 5 sont détruits localement (Etudes LME 2008). Il est désormais urgent d’inverser la tendance et le soutien de la Ville doit désormais favoriser prioritairement les commerces de proximité qui ont une vraie ambition sociale et solidaire.

Préemption commerciale :  pour faire face à la spéculation

Les commerces indépendants de proximité ne doivent plus être laissés seuls face à la spéculation immobilière des loyers commerciaux. Depuis l’adoption de la très libérale Loi de Modernisation de l’Economie qui permet de déplafonner les loyers commerciaux, les fonds de commerce sont perçus comme des placements par leurs propriétaires. La « bancarisation » et l’arrivée récente de la grande distribution au cœur des villes ont encore accentué la hausse des loyers.

Cette spéculation a des effets délétères sur les commerçants indépendants qui n’ont pas les moyens des grands groupes pour résister. Mais la loi du marché n’est pas une fatalité. Si elle en a la volonté politique, une municipalité peut se doter du droit de préemption commerciale qui a un important effet anti-spéculatif. A Lille, seul EELV propose de mettre en place cet outil de régulation de l’économie pour défendre le commerce de proximité, les élus en feront la proposition lors d’un prochain Conseil Municipal.

Les écologistes souhaitent redonner à l’économie sa valeur première : produire des biens et des services pour et par les habitants sans gaspiller les ressources naturelles. Pour infléchir le système libéral actuel, la préservation des commerces de proximité constitue une des solutions pour engager la conversion écologique de l’économie.

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