Lille, Conseil Municipal du 17 décembre 2012 : budget, eau, énergie

Le Conseil Municipal a voté hier le vote du budget 2013. Les élu(e)s EELV ont voté pour ce budget en émettant certaines réserves et en insistant sur certains points (nécessité de préserver la qualité du service public, de préserver l’emploi notamment dans le milieu associatif qui subit des coupes budgétaires, de réduire les investissements au profit du fonctionnement…). Voir, ci dessous, l’intervention sur le budget de Lise Daleux pour le groupe.

Cyrille Pradal est intervenu sur la présentation du rapport sur le prix et la qualité du service public de l’eau potable et du service public de l’assainissement de l’année 2011.

Philippe Tostain est intervenu sur les rapports d’activités de GRDF et d’ERDF, ainsi que sur celui de RESONOR.

BUDGET LISE DALEUX POUR LE GROUPE EUROPE ECOLOGIE LES VERTS

Madame le Maire, Mesdames, Messieurs, Mes chers collègues,

C’est dans un contexte financier particulièrement oppressant que nous avons dû construire le budget 2013. Et, dans cette période d’austérité où la précarité s’accroît, notre collectivité est plus que jamais sollicitée. Elle doit répondre aux attentes légitimes des Lillois, de plus en plus fragilisés par la crise, elle doit accompagner des partenaires associatifs qui voient leurs budgets se réduire comme peau de chagrin. Elle doit aussi parfois revoir sa copie au dernier moment pour s’adapter aux décisions de l’Etat qui augmente certaines cotisations, qui la sollicite pour développer des emplois d’avenir et lui demande de participer au réaménagement des rythmes scolaires. Toutes ces sollicitations impliquent des dépenses non programmées et nous conduisent à opérer des coupes budgétaires souvent difficiles.

En élus responsables, au sein de nos délégations, nous avons fait des propositions pour concourir à l’effort qui nous a été demandé pour réduire fortement, cette année encore, les dépenses de fonctionnement.

Cependant notre préoccupation demeure avant tout le vivre ensemble, l’accompagnement de tous dans les étapes importantes de la vie et le maintien d’un service public efficace . Face à ces exigences et dans le contexte décrit, nous souhaitons aujourd’hui plus que jamais, qu’une instance de concertation au sein de la majorité soit créée afin que les priorités budgétaires soient définies, suivies et accompagnées dans le temps. C’est à dire qu’à l’aune de ce budget nous puissions analyser en continu dès janvier, les effets induits par les efforts que chacun aura à consentir. En même temps ces économies qui nous bousculent, doivent être pour nous l’occasion de nous ré interroger sur nos pratiques et nous permettre de progresser. Saisissons nous de cette séquence comme une occasion unique d’expérimenter, par exemple, la mutualisation des moyens par la mise en commun de matériel pédagogique, de locaux ou ingénierie. Essayons de valoriser les savoirs – faire en interne afin de faire des économies sur l’externalisation de services, ce que nous avons fait par exemple dans les crèches en faisant en sorte que les professionnels des crèches assurent eux-même les séances de motricité. Nous pensons qu’il existe encore des marges de manœuvre sur nos consommations de chauffage et d’électricité par exemple, et ces mesures d’économie de fluides vont dans le sens en plus, du respect de nos engagements pour le climat.

Mais ce changement ne vaut que si les citoyens sont véritablement informés de la réalité de nos contraintes budgétaires car ils sont directement concernés en tant que contributeurs et usagers du service public. Cela veut dire expliquer que le programme que nous avons présenté en 2008 n’est plus accommodable de la même manière car le monde dans lequel celui-ci a été élaboré n’existe plus aujourd’hui. Le modèle capitaliste est arrivé en bout de course et nous emmène dans le mur. Ce temps difficile qui s’impose à nous aujourd’hui est peut-être une chance à saisir dans un monde où nous touchons aux limites d’un consumérisme aveugle. Aussi, sur les dépenses, notre groupe souhaite que, dans ce contexte de raréfaction du denier public, la priorité soit donnée, pour l’investissement comme pour le fonctionnement, au maintien d’un service public de qualité accessible à tous. Nous défendons un budget résolument social.

Concrètement, pour l’investissement, cela veut dire que nous devons aujourd’hui nous ré interroger sur les priorités et dans le contexte actuel, nous n’aurions pas fait le Centre Euro-régional des Cultures Urbaines. En fonctionnement, cela veut dire que nous demandons la réduction drastique des dépenses de réceptions de tous ordres parce que nous estimons qu’elles sont superflues voire indécentes en cette période de crise.

Enfin ce à quoi nous veillerons particulièrement en dépense de fonctionnement, c’est à la préservation des associations, de leurs actions et des emplois, car elles sont nos partenaires nécessaires à la dynamique lilloise et ont une véritable utilité économique, sociale et parfois environnementale. Sur ce point et dans les mois qui viennent nous serons très attentifs aux situations rendues difficiles du fait des restrictions remettant en cause leurs missions et les éventuels emplois.

Concernant les recettes, plus que jamais nous demandons que soit menée une réflexion sur l’impôt.

Nous sommes d’ailleurs satisfaits des évolutions des mentalités sur les recettes tarifaires, même si nous pensons qu’il faut aller plus loin vers celles qui sont liées à l’occupation du domaine public, comme on le dit chaque année. Pour ne prendre qu’un exemple, il faut améliorer le respect de la réglementation du stationnement sur la voie publique. A Lille 60% des véhicules sont en permanence en stationnement irrégulier. Et il s’agit d’abord pour nous de dégager les places et les trottoirs des véhicules qui les encombrent pour les rendre aux piétons et aux personnes à mobilité réduite, tout en augmentant les ressources pour notre collectivité.

Nous souhaitons également que la recherche de financements extérieurs soit plus efficace. Et concernant la recherche de financements privés et de mécénats en soutien à nos politiques, nous n’avons pas, pour notre part, de position hostile de principe mais nous pensons qu’il faut être cohérent. Quand EDF, et seulement EDF, finance la scénographie de Maison de l’Habitat Durable pour 150 000 euros, cela pose question.

Par ailleurs, nous défendons une meilleure gestion de notre patrimoine municipal. Il est certes important de bâtir de nouveaux équipements, mais nous devons gérer correctement l’ancien, afin de l’utiliser et d’éviter, comme cela arrive trop fréquemment, des urgences qui coûtent cher à la Ville.

Globalement, il est évidemment essentiel dans le contexte, de continuer sur la dynamique de lutte contre le gaspillage, que nous avons impulsée entre autre dans le domaine énergétique.

Les politiques en faveur de l’environnement permettent de faire beaucoup d’économies à terme. Et comme l’an dernier nous en serons les gardiens car aujourd’hui nous ne pouvons plus nous en passer. ça veut dire que nos projets et particulièrement en période de crise, doivent être compatibles avec notre Plan Climat, et donc conforment à ses engagements de réduction de GES et de diminution des coûts d’énergie pour les ménages. C’est pourquoi la mise en chantier rapide d’une chaufferie bois au Mont de Terre est devenu une nécessité impérieuse.

Mesdames Messieurs, M. le Premier Adjoint, Mme le Maire, ce budget particulier, contraignant et exigeant, que nous assumons, nous oblige à nous interroger sur nos pratiques pour garantir le meilleur, et face à un modèle dépassé à envisager un état de transition de notre ville vers un autre modèle plus social et plus écologique.

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