Ce n’est pas la faute de la neige

Il y a tout juste 4 ans, Nicolas Sarkozy prenait un engagement solennel : « Je veux, si je suis élu président de la République, que d’ici 2 ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. » Cette promesse résonne cruellement aujourd’hui. On meurt de froid dans la rue en France en 2010.

La vague de froid précoce qui s’est abattue fin novembre sur notre pays touche durement les populations les plus démunies, en particulier les sans-abris, les SDF bien sûr, mais aussi les Roms qui vivent dans des conditions très précaires. Il y a aussi des jeunes, des femmes, des familles avec des enfants qui se retrouvent dans la rue.

Et dans notre région, particulièrement sur le littoral, les migrants sont toujours nombreux, condamnés à l’errance malgré les efforts déployés par les militants des associations humanitaires auxquelles il faut, une fois de plus, rendre un hommage appuyé.

On assiste à une double faillite des services de l’Etat en matière d’hébergement, avec l’insuffisance de solutions pérennes et la répartition injuste des places d’urgence, essentiellement concentrées
sur Lille.

Malgré les efforts de la Ville de Lille et de quelques communes de la métropole, qui, avec les associations, pallient les insuffisances de l’E‰tat, il faut davantage de solutions toute l’année et pas seulement quand il fait froid.

Et pourtant, au lieu de cela, le Préfet annonce qu’il faudra maintenant choisir entre l’hébergement
des Roms et celui des SDF. Et les services de l’E‰tat remettent en cause brutalement et unilatéralement les contrats uniques d’insertion, décision scandaleuse, tant sur le plan social que sur le plan humain.

Et pendant ce temps-là, le même président de la République annonce la suppression de l’impôt sur la fortune.

Dominique Plancke,

président du groupe des élus Europe E‰cologie – Les Verts

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Tribune publiée dans Lille Magazine N°71 – Décembre 2010

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