Pour une fiscalité écologique juste et utile

La France s’est engagée à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre issues des transports d’ici à 2020 et à faire évoluer la part modale du fret non routier et non aérien de 14% à 25% d’ici 2022. La taxe poids lourds est une mesure qui doit répondre à ces deux objectifs.

Après l’annonce le mardi de la suspension de cette taxe, Europe Écologie Les Verts Poitou-Charentes tient à rappeler que les principaux acteurs patronaux de l’agro-alimentaire ont refusé le dialogue et la concertation, préférant instaurer, par la violence, un inacceptable rapport de force. Ils ont beau jeu le mercredi de déclarer qu’ils ne sont pas contre le principe de la taxe !

La Bretagne devait payer 4% de taxe, avec une prévision de retour de 13% du revenu national de cette taxe. Elle va perdre ainsi 135 millions pour les infrastructures ferroviaires et portuaires dont elle manque cruellement.
La remise en cause de la taxe poids lourds n’est donc qu’un écran de fumée destiné à masquer les vraies responsabilités dans la faillite du modèle agro-alimentaire actuel. Les salariés ne doivent pas être victimes des choix productivistes de leurs dirigeants. Nous demandons instamment, qu’indépendamment de la taxe poids lourds, la situation des salariés soit examinée avec attention et que des mesures significatives soient
prises immédiatement en leur faveur (plan d’urgence, allongement des durées d’indemnisation…).

Le parti socialiste renonce ici à une mesure allant dans le sens de l’indispensable transition écologique. Et pourtant, la taxe poids lourds, ça marche !

Dans les pays qui l’ont déjà mise en place (Allemagne, Autriche, Hongrie, République Tchèque…), les premières études montrent une meilleure efficacité du transport routier (réduction de 15% du kilométrage parcouru par les poids lourds !), les circuits courts et la production de proximité sont dynamisés, et les emplois locaux se trouvent renforcés.
L’impact sur les coûts en France serait marginal, avec une conséquence sur les prix à la consommation de l’ordre de +0,1% à +0,3%. Il serait par exemple d’1/2 centime d’euro sur un kg de porc ! Et n’oublions pas que, selon le Ministère des Transports, « un milliard d’euros investis par an dans les travaux publics, c’est 8.000 emplois directs et 12.000 emplois indirects ».

La France va, une fois de plus, être victime de l’entêtement de certains à soutenir un modèle économique dépassé et qui a failli. Et ce sera un manque à gagner important pour les contribuables de Poitou-Charentes, qui vont continuer dans le même temps à payer cher l’entretien de routes empruntées par un trafic international qui devrait passer exclusivement sur les autoroutes.

 

Didier COUPEAU
Secrétaire Régional
Europe Écologie Les Verts
Poitou-Charentes
06.37.64.66.99

Stéphane TRIFILETTI et Laurence MARCILLAUD
Porte-parole EELV P-C
06.58.53.66.25
et 06.16.09.76.42

Françoise COUTANT
Porte-parole des élu-e-s EELV
au Conseil Régional
Vice-présidente en charge des transports
06.61.91.66.51

 

Interview  Didier Coupeau sur Radio Accord 8 novembre 2013

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