Plans de prévention et de gestion des déchets de la Charente-Maritime

Quand le Conseil Général 17 recycle seulement les vieilles croyances productivistes… alors que des solutions alternatives existent…

 
Le PPGDND est au cœur des politiques novatrices des déchets car c’est un élément essentiel de la transition écologique.
Malheureusement, le PPGDND du 17 ne comporte pas ou peu de données chiffrées par rapport à des objectifs quantifiables quant aux nouvelles pratiques à mettre en œuvre…
Sur les marchés des déchets : Il faut favoriser le retour à une gestion publique des déchets au sein des collectivités locales sur le modèle de ce qui s’opère depuis plusieurs années dans le domaine du traitement de l’eau… Or ici cette entrée n’est pas prise en
compte dans le PPGDND 17.
Nous sommes évidemment favorables à une gestion publique, encadrée et transparente mais plus largement à tout système permettant aux collectivités de maitriser chaque étape (collecte,transport, tri, traitement) par d’éventuels contrats séparés et de courte durée. Il faut sortir des contrats de délégation de service public (DSP) longue durée car nous avons pu observer dans d’autres secteurs que le caractère public des opérateurs n’est pas une garantie en soi. Pour une grande part, l’Economie Sociale et Solidaire (scop, scic) est souvent capable de concurrencer positivement les entreprises privées…

Il faut aussi renforcer le suivi sanitaire des populations vivants autour des incinérateurs et des décharges (instauration obligatoire de registres des cancers, réalisation d’études épidémiologiques) Or comme on peut le constater page 27, le nombre de stations de mesures est insuffisant et les protocoles de mesures non précisées.

Une politique écologiste des déchets vise à une réduction du volume global de déchets par une action renforcée en amont, dès la conception des produits et une réflexion globale quant à l’énergie grise, qui s’oppose à la logique de « l’obsolescence programmée » alors que des gaspillages de matière pèsent très lourds sur nos sociétés (matériaux, énergie, dépenses des ménages, déchets…). Ces réflexions quant à l’ensemble de la filière ne sont pas ou peu prises en compte.

L’un des enjeux majeurs est la mise en place, dès le système de collecte de filières dédiées afin de faciliter le recyclage. Prévention, ré-emploi, réparation, recyclage, valorisation doivent nous permettre de sortir progressivement de l’incinération et du
stockage des ordures ménagères brutes.
A la place c’est une course en avant aux aménagements : 3 nouvelles usines de traitement de déchets ménagers (2 incinérateurs, 1 TMB) , deux centres de stockage (agrandissement Clérac et création d’un site au nord de la Charente Maritime) plusieurs zones de transit des déchets destinés à l’incinération dont une à Surgères.

Il faut sortir de cette logique productiviste.
En effet, l’objectif de 50% de recyclage et la valorisation organique était déjà dans la circulaire Voynet de 1998…
Nous proposons de lutter contre l’obsolescence programmée, notamment, en allongeant les durées légales de garantie (7 à 10 ans pour les produits de consommation durable), en encourageant les industriels maintenant la disponibilité des pièces détachées, condition impérative au re-développement du secteur de la réparation. Cette entrée doit être intégrée dans la recherche de solutions pour valider un des scénarii du PPGDND. Tout ceci peut être étudiée dans le cadre plus large d’une révision de la fiscalité y compris locale. (piste non envisagée) Les écologistes veulent promouvoir toutes les initiatives et filières pertinentes (réparation, ré-emploi, recyclage, collecte…) et intégrer le concept d’économie circulaire.

Les ressourceries ont par exemple un rôle à jouer, tant du point de vue social qu’environnemental. (ce concept n’est pas évoqué dans le document)  Il faut définir puis de mettre en œuvre, une politique ambitieuse de réduction des déchets par la généralisation des pratiques vertueuses : réduction des déchets à la source, pesée embarquée, lutte contre le suremballage, collecte sélective … et surtout avoir une entrée démocratique pour le bien de toutes et tous par rapport à ce type de problématique…
Le renforcement des contrôles des installations comme plus généralement une véritable «police de l’environnement» sont bien entendus également nécessaires. Nous pouvons et devons très rapidement rendre obligatoire l’analyse « en continu » des
fumées d’incinérateur .

Bref on pouvait définir de nombreux autres scénarii que les 2 discutés en commission permanente dont évidemment ceux permettant de sortir à terme de l’incinération notamment à Paillé et ailleurs… (de toute manière on ne souhaite pas un scénario qui minimise les impacts environnementaux et ceux sur la biodiversité: cf p145)
Le scénario retenue quant au projet avalise donc surtout une politique NIMBY du 17 qui «délocalise» sa gestion des déchets plus à l’est… On reste dans de vieux schémas hérités de la Révolution Industrielle et sa géographie résultante comme à Paris: les beaux
quartiers à l’ouest, les fumées (et le reste!) à l’Est…

 

Pour toutes ces raisons EELV s’oppose fermement à la délibération de la commission permanente du CG17 du 15 février 2013 qui finalise cette dichotomie spatiale inacceptable quant à la (non) gestion des déchets par le CG17…

 

Stéphane Trifiletti, porte-parole régional, tél : 06 58 53 66 25

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