Algues vertes sur le littoral de Charente-Maritime
Comme en Bretagne, il faut remettre en cause l’agriculture intensive
Sur le littoral de Charente-Maritime le phénomène des algues vertes s’intensifie d’années en années, comme on l’a observé récemment sur les plages de l’île d’Oléron et de l’île de Ré. Doit-on attendre les mêmes effets désastreux que ceux constatés en Bretagne, où la prolifération des algues et leur décomposition provoquent l’émanation de gaz toxiques ?
Lors de sa récente visite sur les plages bretonnes où sévit ce fléau, Eva Joly a bien cerné les problèmes : si les agriculteurs – le plus souvent endettés et sous-rémunérés – ne sont pas responsables, les pratiques de l’agriculture intensive sont clairement à remettre en cause.
Dominique Bussereau, président du conseil général de la Charente-Maritime, a pourtant soutenu le modèle intensif quand il était ministre de l’agriculture et continue de le soutenir en voulant développer l’accès à l’irrigation pour les maïsiculteurs intensifs. On sait pourtant que les apports d’engrais minéraux indispensables à ce type d’agriculture polluent les eaux, entraînant de lourdes conséquences sur tout le bassin versant et, fatalement, sur le littoral. La conchyliculture et le tourisme sont, à terme, menacés par ces pollutions.
Il est paradoxal qu’au moment où l’Etat lance une enquête publique pour la création d’un Parc naturel marin sur nos côtes, la labelisation du marais poitevin soit bloquée par le conseil général de Vendée, nous privant de moyens pour protéger efficacement la ressource en eau.
On assiste également à un développement inquiétant des élevages intensifs de porcs et de volailles. Or on sait combien la concentration des nitrates liés à ces élevages est préjudiciable à la qualité des eaux.
Les propositions d’Eva Joly sont à appliquer d’urgence pour sauver une agriculture de qualité et notre environnement :
1) Qu’il soit procédé immédiatement à la réduction de 50% de l’usage des engrais minéraux dans l’agriculture intensive, et de 80% sur cinq ans. Elle propose que soit mise en œuvre une politique d’adéquation entre l’équilibre de la production animale et de la surface disponible pour l’épandage.
2) Eva Joly propose que soit abrogée la Loi de Modernisation Agricole (LMA). Elle a affirmé que l’on ne change les pratiques agricoles que si l’on change les politiques agricoles.
3) La candidate d’EELV propose enfin que les 120 millions € par an du premier pilier de la PAC (politique agricole commune) soient transférés au second pilier et ainsi octroyés aux paysans, sous conditions de critères agro-environnementaux et sociaux.
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