A831 : le projet doit retourner au placard

Suite aux préconisations environnementales de la Ligue de Protection des Oiseaux, le projet semblait dans une impasse financière. Mais le miracle des périodes électorales l’a brusquement fait ressortir du placard : l’Etat, le département de la Vendée et celui de la Charente-Maritime viennent de signer le protocole d’accord financier préalable au lancement de l’appel d’offres à concession.

 
Un projet inutile
L’A 831 est présentée comme une aubaine pour nos territoires. Pourtant, il semble nécessaire de revenir sur certains arguments :

–   Le gain de temps est ridicule : 20 minutes maximum entre Bordeaux et Nantes.
–   Le contournement de Marans ne nécessite pas une autoroute (et n’oublions pas que les convois exceptionnels ne roulent pas sur les autoroutes). Une route de délestage existe depuis début 2011 mais aucune pancarte ne l’indique ! C’est pourtant une solution simple, économe en terres agricoles, en finances publiques et pour le portefeuille des usagers.
–  La même promesse de désenclavement du Sud-Vendée avait été avancée lors de la construction de l’A83. Elle n’a pas été tenue ! Cette autoroute n’a pas permis l’installation d’entreprises créatrices d’emplois. Bien au  contraire, Fontenay-le-Comte et les alentours pourraient  devenir des villes-dortoirs au bénéfice de la Rochelle polarisant les emplois et les entreprises.
–  Les touristes sont déjà très nombreux sur la côte et dans le marais. Une nouvelle autoroute ne changerait rien. De plus, la mise en péril du marais poitevin et du marais de Rochefort est tout simplement absurde si l’on considère qu’ils sont des atouts majeurs de l’économie touristique.

Un projet écologiquement désastreux  
Lors du choix du tracé de l’A83, il avait été décidé de contourner Niort par le nord dans un souci de préserver le Marais poitevin. Mais aujourd’hui, traverser le marais et deux zones Natura 2000 ne  poserait plus  de problèmes ! Enfin, les mesures compensatoires de la LPO, seront-elles bien toutes prises en compte ? L’exemple de l’A28 ne nous rassure pas.
Une aberration financière de 890 millions d’euros, soit près de 14 millions d’euros le kilomètre .
En cette période de crise, le projet sera financièrement très lourd pour les collectivités, déjà très endettées. Et comment justifier qu’après le Grenelle de l’environnement, certains élus continuent à privilégier l’autoroute au détriment des  infrastructures ferroviaires ? La poursuite d’une politique de développement des déplacements routiers est à contre-courant de l’histoire. La ligne Bordeaux-Nantes doit absolument être modernisée et le grand port de commerce de La Rochelle a surtout besoin d’un meilleur raccordement ferroviaire et pas d’une autoroute. Au vu des montants engagés pour l’A831, le rail devrait encore une fois attendre !

Europe Ecologie Les Verts souhaite que s’engage un débat public sur ce projet coûteux, aux conséquences irréversibles. Alors que nous savons tous que la réduction de notre dépendance aux produits pétroliers et la réduction des émissions de CO2 sont des enjeux d’avenir majeurs, nous soutenons le développement du transport ferroviaire (voyageurs et fret), dans un objectif de service aux populations, de développement et d’aménagement durables des territoires.

Françoise Coutant, porte-parole des élu-e-s EELV au conseil régional Poitou-Charentes
Didier Coupeau, secrétaire régional d’EELV Poitou-Charentes
Brigitte Desveaux, candidate EELV dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime
Patrick Angibaud, candidat EELV dans la 2ème circonscription de Charente-Maritime

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