Stop à l’invasion publicitaire

Lors du Conseil d’arrondissement du 15 septembre 2014, trois délibérations étaient présentées pour renouveler les conventions d’occupation du domaine public de la Ville de Paris par des entreprises privées qui louent l’espace public pour de la publicité. Conséquence : un bilan environnemental désastreux et un paysage urbain pollué par la multiplication des publicités géantes dans l’espace public, notamment sur les chantiers et les façades des bâtiments parisiens.

A l’heure où il faut réorienter le modèle économique pour répondre aux crises économiques, sociales et environnementales, l’élu écologiste s’est retrouvé bien seul pour voter contre ces trois délibérations.

Explication de vote de Jonathan Sorel pour les points 10, 11, 12 de l’ordre du jour – conseil d’arrondissement du 15 septembre 2014 – Paris 9

Les trois délibérations proposent de renouveler les conventions entre la Ville de Paris et les entreprises qui occupent son domaine pour y afficher de la publicité.

Il s’agit donc de louer de l’espace public, sur les abris bus mais aussi sur les palissades des chantiers, pour une manne conséquente puisque cela rapporte plusieurs millions d’euros.

Pour ma part, je voterai contre ces 3 délibérations car ce principe encourage un modèle qui n’est pas durable, basé sur la sur consommation et néfaste pour l’environnement.

On peut déjà rappeler que la publicité n’est pas gratuite pour le consommateur, car elle est répercutée dans les prix des produits. Elle représente ainsi une forme d’impôt caché, une récente étude a récemment calculé qu’elle coutait plus de 500 euros par ans pour chaque français. Sans être dogmatique et sans vouloir supprimer complètement la publicité, on peut raisonnablement imaginé réduire sa place dans la société, pour aller vers une société plus tournée sur l’être plutôt que l’avoir.

Plus concrètement, la publicité dans l’espace public représente un véritable gaspillage énergétique. Les panneaux déroulants éclairés représentent par exemple la consommation annuelle d’une famille de 3 personnes. Pas terrible alors que la nécessité de maîtriser les impacts des émissions de lumière artificielle sur l’environnement s’est traduite par l’article 41 de la loi 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement Paris s’apprête a accueillir la COP 21.

Elle représente également une pollution visuelle, s’imposant dans les rues et enlaidissant la plus belle ville du monde. Il est est ainsi contradictoire de vouloir faire du tourisme une grande cause parisienne, comme l’a demandé la maire aujourd’hui, et accepté de voir se multiplier les publicités géantes partout dans Paris et recouvrir le patrimoine historique parisien.

Enfin, s’il est difficile d’imaginer pouvoir supprimer la publicité du jour au lendemain, on pourrait utiliser les conventions pour mieux encadrer les pratiques et demander plus de contreparties aux entreprises :
– pour réduire la pollution visuelle, il faudrait réduire le format de ces pubs à 2m2 maximum, et de séparer les affiches en 4 cases de 50×70 cm.
– On pourrait également revoir la durée de concession prévue dans ces convention. Pourquoi 13ans, pourquoi si long ? Il faudrait a minima prévoir une clause de revoyure en cas de modification du règlement local de publicité.
– Convention doivent demander le respect de la loi qui impose l’extinction des enseignes lumineuses commerciales entre 1 et 6 heures du matin ( décret (n°2012-118) du 30 janvier 2012 (modifié par le décret (n°2012-948) du 1er août 2012 relatif à l’implantation et au nombre d’enseignes de plus d’un mètre carré.

 
 

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