Le naufrage de l’Astrolabe

Communiqué de presse

Mercredi 28 février 2013

Le naufrage de l’Astrolabe

Pour le Groupe Local EELV de la Rochelle la liquidation judiciaire de l’Espace Culturel de Mireuil Astrolabe décidée au tribunal de Grande Instance du 13 février 2013 appelle un certain nombre de réflexions et d’interrogations à la hauteur de l’événement.

Créé à la fin des années 80 cet équipement culturel a été mis en place par la Mission d’Animation Culturelle et de Vie Sociale (MACVS) avec un projet d’animation culturelle orienté vers les arts, les sciences et les techniques. En 2000 il fut transformé en Centre culturel de quartier qui élargit son activité de loisirs et spectacles après le départ des animateurs du secteur Sciences et Techniques pour le Muséum d’Histoire Naturelle qui lançait un programme éducatif pour la jeunesse.

Une nouvelle équipe est recrutée fin 2006 pour poursuivre un travail d’animation culturelle en accompagnement de la politique de Renouvellement Urbain (ORU). Des actions participatives avec les habitants du quartier, des spectacles et animations de rue et des loisirs de pratiques artistiques y furent menées.

Las ! Dès 2010 une dérive dans la gestion financière, un dérapage du projet sans doute trop ambitieux mit à mal la structure de l’Astrolabe. Au compte de résultat de l’année 2010 il manquait 218000 € ! Le choix de conduire un projet culturel sans tenir compte de la restriction de subventions des collectivités sollicitées, la décision de poursuivre des actions d’animation coûte que coûte malgré les doutes émis ça et là dans le quartier de Mireuil ont permis la fuite en avant des budgets et du projet sans que rien ne soit fait pour redresser la barre du navire.

Des questions restent posées.

  • De quelle manière était-il possible de réaliser un projet ambitieux alors que s’ouvraient dans le même temps La Sirène et l’Espace B.Giraudeau, salle des fêtes voulue par les habitants et conçue aussi pour recevoir des spectacles, sans compter la construction et l’ouverture du Centre Social de Mireuil attendu depuis + de 30 ans ?

  • A partir de quel moment le choix idéologique et culturel d’un seul peut être accepté ?

  • De quelle façon une équipe de direction, un service comptable, un commissaire aux comptes peuvent-ils être dédouanés de leur responsabilité du contrôle de la gestion financière du projet ?

  • De quelle illusion de la fête peut-on se prévaloir quand la crise économique enfonce les populations dans la précarité ?

  • La participation à des animations culturelles et à un enrichissement personnel durables peut elle se faire sans une perspective d’acquisitions stables, de pratiques renouvelées et de découvertes dans la continuité ?

 

Au total :

Un déficit annoncé de près de 500000€ !

-Une trentaine de salariés licenciés qui se retrouvent à la rue sans autre forme de procès

même si des solutions vont être trouvées pour ceux de Defi et les nombreux vacataires

– La fermeture d’un équipement culturel et le quartier de Mireuil brutalement privé de lieu culturel après la liquidation et la vente des actifs

– Les responsables et les membres d’un CA mis à mal

– Des adhérents et pratiquants d’activités grugés et laissés en cours de saison

-L’incertitude sur l’avenir de l’action culturelle et artistique à Mireuil

-Le naufrage radical d’une politique culturelle des quartiers, mal maîtrisée, qui pouvait

être exemplaire et qui a été laissée aux mains d’aventuriers culturels d’un âge que l’on croyait révolu.

L’action culturelle ne se réduit pas à une activité sociale occupationnelle et d’accompagnement ! La Rochelle mérite une autre politique culturelle pour ses quartiers !

Non ! Les associations ne doivent pas être les courroies de transmission d’une politique

municipale ni un simple réceptacle à subventions, mais elles doivent être un des éléments qui contribuent à la réflexion et à l’action éducatives inclues dans la vie artistique et culturelle de la Cité.

Non ! L’art et la culture qui le met en mouvement ne sont pas des territoires privés et réservés qui ne rendent aucun compte aux citoyens !

Oui ! L’art et la culture méritent mieux que la gabegie et l’irresponsabilité !

Les associations et les citoyens qui les animent méritent mieux qu’une image superficielle

de la culture !

Oui ! La politique culturelle d’une cité est un ensemble de réflexions qui englobe dans sa

continuité, sans les dissocier, les quartiers et le centre ville ! Toute indépendance de l’un entraîne l’affaiblissement de l’autre.

La Rochelle mérite mieux qu’une aventure sans lendemain ! Que l’exemple du naufrage de l’Astrolabe serve d’abord à renforcer une politique culturelle durable au service de la démocratie locale !

Le groupe local EELV La Rochelle Ré Aunis

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