On ne pouvait pas imaginer pire pour la vallée de la Thur

Depuis toujours, les écologistes dénoncent l’incompatibilité du transport par la route avec les exigences du développement soutenable. L’externalisation des coûts du trafic de poids lourds se manifeste par les émissions de gaz à effet de serre, des effets négastes sur la santé des personnes, et la dégradation des voiries. Les écologistes souhaitent engager une politique globale autour du transport de fret, notamment en mettant fin à la concurrence déloyale de la route par rapport au fer et au fluvial. Cette politique passe par la revalorisation de la taxe sur l’essieu et sur les carburants et le respect du droit du travail des chauffeurs routiers.

Évidemment, il n’est pas envisageable de supprimer tous les poids lourds qui sont nécessaires à tout transport de fin de chaîne, mais il devient impératif d’investir et d’organiser le transport multi-modal.

Dans la vallée de la Thur du massif Vosgien, vingt-deux kilomètres quotidiens de bouchons de poids lourds créent une situation invivable pour les riverains. Élaboré par l’association des élus du massif vosgien, il existe une solution qui ne coûte rien et qui soit applicable rapidement. À juste titre, l’association récuse le projet aussi pharaonique qu’irréalisable de la grande déviation.

Le tunnel de Sainte-Marie doit devenir le point de passage obligé du trafic interrégional de poids lourds. Cela entraîne la double nécessité de baisser son prix de moitié, car il est prohibitif, et d’interdire le trafic interrégional dans les cols. Ces derniers ne doivent accueillir que le transport interdépartemental. Le rapport Sichermann commandé par le ministère et censé reprendre ces propositions, préconise une baisse très limitée du tarif du tunnel, maintient le principe du transport interrégional dans les cols avec pour conséquence une augmentation de 300 camions dans la vallée de la Thur.

Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle, a tenu à réagir : « Je dénonce ce rapport qui va aggraver la situation des habitants de cette vallée alors qu’elle est déjà très difficile. Cette façon de faire jouer les habitants et les élus d’une vallée contre une autre est inadmissible. Elle traduit également, une fois de plus, la soumission aux exigences du lobby routier qui exige le maintien du trafic interrégional dans les cols ; on ne pouvait pas imaginer pire pour la vallée de Thur.

La mobilisation solidaire de l’immense majorité des élus des différentes vallées du massif Vosgien est exemplaire. Je soutiens avec force leur action de blocage pour appeler à l’adoption du plan de gestion global du transit des camions dans le massif Vosgien tel que proposé par l’Association des élus du Massif Vosgien. »

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