Election présidentielle en Russie : non à la dérive autoritaire, oui à la démocratie !
Ce dimanche 4 mars a lieu le premier tour de l’élection présidentielle russe. Sauf énorme surprise, Vladimir Poutine, actuel premier ministre et ancien président (de 2000 à 2008) devrait de nouveau être élu, sans doute dès le premier tour. Très confiant en ses chances de victoire, monsieur Poutine a indiqué dans une interview ne pas exclure vouloir rester Président jusqu’en 2024 ! (deux mandats consécutifs de six ans) et précisé vouloir prendre l’actuel président Dmitri Medvedev comme Premier ministre, comme cela avait était préalablement convenu entre les deux hommes.
Leur parti Russie Unie, avec officiellement 49% des voix, avait remporté les élections législatives du 4 décembre dernier et obtenu la majorité des sièges au Parlement russe, la Douma. Or de nombreuses organisations et ONG avaient alors souligné des milliers de cas de falsifications. Depuis lors, des dizaines de manifestations se sont déroulées un peu partout en Russie, dont une grande manifestation à Moscou de plus de 100 000 personnes le 24 décembre dernier ayant entrainé des milliers d’arrestations.
Pour Eva Joly : « Visiblement Vladimir Poutine considère les élections russes et la démocratie comme de simples formalités à remplir avant de récupérer les pleins pouvoirs, pleins pouvoirs qu’il n’a d’ailleurs jamais cessé d’exercer. Cette dérive autocratique de la Russie, alors que des centaines de milliers de citoyens russes demandent simplement des élections libres dignes d’une démocratie moderne, est scandaleuse. Mais le plus lamentable, c’est le silence assourdissant des dirigeants français et européens face à cette réélection programmée et à ce qui s’annonce comme une mascarade électorale. Si Poutine et Medvedev doivent écouter les revendications légitimes de leur peuple, les Européens doivent eux cesser d’être aussi conciliants à l’égard de monsieur Poutine, au prétexte d’une dépendance énergétique importante vis-à-vis du gaz russe.
J’invite donc l’ensemble des candidats à la Présidentielle française à s’engager clairement pour la démocratie et les droits de l’homme en Russie, pour ma part je propose d’augmenter les moyens de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), dernier recours pour les justiciables russes, mais aussi le gel des avoirs des oligarques coupables d’exactions. »
Le 21 janvier dernier, Eva Joly avait invité à Paris trois opposants russes notoires au régime autocrate de Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, afin d’échanger avec eux sur la réalité de la situation politique russe et faire l’état des lieux de l’opposition. Elle a ainsi échangé avec Ilya Yashin, cofondateur de Solidarnost, Ilya Ponomarev, membre du parti « Russie Juste » et l’écologiste Yaroslav Nikitenko (plus d’informations ici)
Elle est à ce jour la seule candidate à l’élection présidentielle à avoir instauré un véritable dialogue avec l’opposition démocrate russe.