Une fuite de tritium à la centrale de Civaux pollue la nappe phréatique

Une fuite de tritium à la centrale de Civaux pollue la nappe phréatique

Le 13 janvier, des analyses réalisées par EDF dans la nappe phréatique située sous la centrale nucléaire de Civaux ont révélés une concentration inhabituelle de tritium, un nucléide radioactif produit par la centrale. Cette information n’a été reconnue que le 18 janvier dernier, qui plus est avec discrétion, sur le site internet d’EDF de Civaux. Elle est accompagnée de précisions qui se veulent rassurantes en indiquant que « L’eau de cette nappe phréatique ne fait l’objet d’aucun usage direct, ni pour l’eau potable ni pour les besoins agricoles. » Or, n’importe quel hydrogéologue sait qu’une nappe phréatique peut présenter des résurgences et qu’elles participent à alimenter nos cours d’eau ou bien d’autres nappes phréatiques. En l’absence de contamination, le taux aurait dû être de l’ordre de 8 becquerels par litre. Les analyses du 13 janvier ont enregistré un taux 67,5 fois supérieur atteignant 540 becquerels par litre. Même si selon le service de communication de la Centrale, cette concentration demeure 15 fois inférieure au seuil de potabilité de l’eau défini par l’organisation mondiale de la santé (OMS), il y a tout lieu de s’interroger sur l’origine inquiétante de cette pollution au tritium. N’existe-t-il pas de double ou triple cuves pour contenir ces effluents et une surveillance spécifique ? À ce jour l’origine de la fuite ne se semble pas avoir été détectée ce qui veut dire que la concentration en tritium de la nappe est toujours susceptible d’augmenter.

Un tel événement assez inquiétant aurait dû faire l’objet d’une information immédiate de la part de la centrale, en direction du public, des élus et des médias surtout lorsque l’on sait que l’alimentation en eau de Châtellerault se fait par pompage dans la Vienne, qui, elle, ne semble pas, à ce jour, avoir été contaminée. Une fois de plus, cet événement nous prouve que les centrales nucléaires ne sont pas sures et qu’il convient de soutenir un autre modèle plutôt que de les maintenir sous respiration artificielle en y injectant encore des dizaines de milliards d’euros.

Arnaud Clairand, porte-parole du groupe local EELV de Poitiers sud-Vienne.

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