Eva Joly : Le rayon vert
Eva Joly : Le rayon vert
Au milieu du concert de critiques fusant à l’encontre d’Eva Joly, un admirable portrait lui est consacré par Eric-Emmanuel Schmitt, publié le 4 janvier dans Telerama.
Certains affirment qu’elle détonne dans le paysage politique ; je crois plutôt qu’elle le révèle. Pudique, pensant au bien général, refusant de se vendre aux médias, elle agit tel un catalyseur chimique : plutôt qu’elle ne se montre, elle montre ce que sont les autres.
Sa vie est un roman dont elle refuse de livrer le spectacle. Alors que le destin de cette Norvégienne née dans un quartier pauvre d’Oslo aurait de quoi enchanter Dickens, elle préfère n’attendrir personne et essuyer les quolibets sur sa « sévérité ». Pourtant, son parcours témoigne d’un caractère à la fois aventurier, fier, volcanique. Inscrite par ses camarades garçons au concours de Miss Norvège, la jolie blonde, élue troisième, décroche une paire de bas mais s’exile; «partir est peut-être chose plus facile pour qui, comme moi, a grandi près de la mer».