Distribution d’eau en bouteille, des millions engloutis pour aboutir à de l’eau rationnée…
Depuis plusieurs jours, l’eau de Royan et des communes environnantes est impropre à l’alimentation. Pourtant, cette source, Chauvignac, sensée permettre de faire face aux pics de consommation, est équipée d’une usine de potabilisation moderne et performante.
Rien sur les raisons
Il y a beaucoup de bruit autour de cette histoire et de ses conséquences, mais rien sur les raisons.
Ce nouvel incident prouve qu’il n’est plus possible de nier les conséquences d’une mauvaise gestion des espaces naturels et des ressources en eau.
Les matières en suspension dans l’eau sont de fines particules d’argile naturellement présentes dans le calcaire où s’écoule l’eau mais l’arrivée brutale d’une grosse quantité d’eau les agite et rend l’eau très trouble.
Habituellement cette situation se produit l’hiver, où la ressource en eau potable peut être répartie sur plusieurs captages. Mais là, nous sommes en été et, avec l’effet conjugué de la température estivale et de l’afflux touristique, toutes les ressources en eau potentiellement potables doivent être mises à contribution.
Protéger les captages
Pour éviter que la situation ne se reproduise, il faudrait prendre conscience que les périmètres autour des captages doivent faire l’objet, sur de grandes étendues, de précautions élémentaires. Or on continue à y arracher les haies, à supprimer les fossés ou à raser les bosquets pour faire de grandes étendues céréalières plutôt que de l’agriculture paysanne diversifiée, sans voir plus loin que la rentabilité immédiate ni se demander ce qui se passe dans le sous-sol. De la sorte, l’eau circule très vite en surface et fait comme irruption dans les nappes, générant la turbidité que l’on sait.
Il faut donc chercher les réponses dans la mauvaise gestion des sols qu’Europe Écologie Les Verts dénonce depuis des années et qui à déjà eu, en Charente-Maritime, des effets dévastateurs.
Les décideurs et les pollueurs ne sont pas les payeurs
Nous payons aujourd’hui les choix politiques des élus de la droite départementale en matière d’aménagements urbain et agricole aberrants, fruits de décennies de gestion productiviste des territoires côtiers de Charente-Maritime. Plusieurs millions d’euros d’argent public ont été engloutis pour aboutir à cette pitoyable distribution d’une eau rationnée en bouteille. Les décideurs et les pollueurs ne sont pas les payeurs. Gageons que les consommateurs citoyens et électeurs sauront s’en souvenir lors des prochaines consultations électorales.
Europe Ecologie Les Verts Poitou-Charentes
Serge Morin, vice-président EELV de la Région Poitou-Charentes Jean-Luc Guerbois, EELV Sud Charente-Maritime