Stéphane Gatignon : Le sénat refuse l’aumône aux villes les plus pauvres.
Les sénateurs sont censés représenter les élus de la République. Sous les ors du palais du Luxembourg, ils ne représentent qu’eux mêmes, hors de la vraie vie.
Aujourd’hui, le Sénat a rejeté l’augmentation du financement proposé par le gouvernement de la République de la dotation de développement urbain (DDU). Cette augmentation de 50 à 75 mil lions d’euros devait bénéficier aux 100 communes les plus pauvres. Elle a été proposée à l’Assemblée nationale avant ma grève de la faim. C’est dire la méconnaissance de cette mesure de certains sénateurs, qui ont parlé de « réponse médiatique » à ma grève de la faim.
La consternation le dispute à la colère.
Les communes pauvres se retrouvent seules, une fois de plus, face aux difficultés financières. Les sénateurs ont décidé de ne pas faire des villes fragiles financièrement une priorité. C’est le choix de l’égoïsme irréfléchi qui gagne.
Les sénateurs ne sont pas à la hauteur de la crise. Ils sont coupés des réalités. C’est la preuve terrible de l’incompréhension qui préside aux rapports entre certains représentant politiques et la banlieue.
Que messieurs les sénateurs prennent garde, la situation ne pourra durer longtemps comme ça. La grève de la faim que j’ai accompli au nom de tous, par fidélité à mes engagements n’est qu’un début. Leur décision inique démontre que c’était le seul moyen de faire entendre à tous, un débat nouveau, venu des banlieues : la répartition des richesses entre les communes pauvres et les communes riches.
A l’exception des sénateurs Europe Écologie, ces messieurs ne tolèrent même pas l’aumône que représente ces 25 millions face aux 59 980 000 000 euros des concours de l’État aux collectivités. Ce n’est pas seulement des élus ou un maire que cette décision humilie. Ce sont 6 millions d’habitants qui peuplent nos banlieues qui sont aujourd’hui humiliés.
Malgré cela, les citoyens, les élus des banlieues continueront à relever les défis quotidiens, de la violence, du chômage, de la précarité, et de la rénovation urbaine, malgré les obstacles venant du cœur même de nos institutions. Ici s’expriment les vraies ruptures politiques.
Nous n’avons même pas les miettes du banquet, mais heureusement le dernier mot reviendra à l’Assemblée nationale.
Sevran, le 27 novembre 2012,
Stéphane Gatignon
Maire de Sevran
Pour éviter que certains haut responsables oublie un peu vite…
Retour en images sur les raisons de la grève de la faim de Stéphane Gatignon.