Lutte contre la précarité énergétique : le rôle des fournisseurs

PRECARITE-ENERGETIQUE

La 1ère lettre 2014 de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion sociale est consacrée à la précarité énergétique.

Une problématique qui nous tient particulièrement à cœur tant elle met en exergue les errances de la politique énergétique française et les conséquences dramatiques du « tout nucléaire ». Mais l’article proposé est plus spécifiquement consacré aux « actions des fournisseurs d’énergie dans la lutte contre la précarité énergétique », ce qui donne un angle de vue légèrement différent et a le mérite de nous interroger sur une discrète mais certaine privatisation du traitement de la pauvreté et qui n’est d’ailleurs pas réservée aux questions énergétiques…

Quelques données : entre 10 et 15% des ménages français étaient concernés en 2006. Mais si l’on tient compte de l’augmentation du prix de l’énergie (+14 à +46%) et de la faible augmentation de revenu disponible des ménages, le taux de précarité énergétique est probablement beaucoup plus élevé aujourd’hui. Par ailleurs, ces estimations ne tiennent pas compte du phénomène d’auto-restriction.

Il a été évalué en comparant la consommation théorique nécessaire au maintien d’une température moyenne à 19°C et la consommation observée : l’écart peut atteindre 60% quand le chauffage est trop coûteux. Bref, un phénomène large et qui va très probablement croissant.

Les actions se répartissent entre les aides à la personne, et les aides à la pierre.

  • Les aides à la personne sont à la fois les tarifs sociaux et le fond de solidarité logement.  Fin 2012, environ 1,5 million de ménages bénéficiaient de ces tarifs sociaux, et 300 000 ménages environ touchaient une aide du fond de solidarité (qui est lui géré au niveau départemental). Le taux de non-recours (élevé) est un frein à l’essor de ces dispositifs.
  • Du côté des aides à la pierre, l’article de l’ONPES se penche sur le programme « Habiter Mieux », porté par l’ANAH, et qui affiche des gains de 39 à 64% sur les consommations, les logements étant classés G et F avant travaux. Ce dispositif est partenarial. On y trouve EDF (et ses 170 partenaires de médiation sociale), GDF Suez (270 partenaires de médiation sociale) et Total (partenaire de la FACE etc.). Ces fournisseurs sont par ailleurs conventionnés avec la Banque Postale, le Crédit Agricole ou encore la Caisse d’Epargne. Ce maillage, notamment des quartiers défavorisés via les CCAS et autres points d’information, permet une meilleure identification des ménages précaires.

Mais en tant qu’écologistes, la main mise des énergies fossiles ou nucléaires, portées par des multinationales, sur la question sociale et énergétique est à questionner

Une lettre à lire et à conserver, avec des renvois vers d’autres publications plus détaillées, disponible ici : http://www.onpes.gouv.fr/la-lettre-de-l-ONPES-No1-Fevrier.html

JH

Un commentaire pour “Lutte contre la précarité énergétique : le rôle des fournisseurs”

  1. Bonjour,

    Je signale qu’il existe aussi un dispositif de visites socio-techniques à domiciles visant à faire un repérage des situations de précarité énergétique, d’orienter les ménages vers d’autres dispositifs d’aide, de leurs donner des conseils sur les gestes permettant une maîtrise des consommations ainsi que l’installation de petits équipements (limitateurs de débits, lampe basse consommation, multiprise avec interrupteur, etc…).
    Ces dispositifs, portés par des collectivités territoriales, prennent le nom de SLIME: Services locaux d’intervention à la maîtrise de l’énergie.
    Ils peuvent être financés via la récolte de CEE: http://www.cler.org/-Les-SLIME- .
    Je travaille pour Croix-Rouge Insertion – IDEMU qui est spécialisée dans la mise en oeuvre de ces dispositifs en Ile de France.
    Pour plus d’info: 01 48 13 18 16

    Bien cordialement,

    Charles Pénaud

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