Le Grand Paris de la démesure par Vincent Gazeilles, conseiller général de Clamart
Loin des enjeux de qualité de vie et de développement durable, le projet de Grand Paris nous promet une extension tous azimuts de l’Île-de-France via des projets urbains conséquents, un accroissement de la population et de très coûteuses lignes de transports hors des zones d’habitation, pour un montant total estimé de plusieurs dizaines de milliards d’euros !
Même si Noël approche, il faut avoir le courage de dénoncer ce projet pharaonique, alors que la crise, la dette et le contexte de rigueur actuel nous imposent de faire au mieux avec peu.
- Initié par le gouvernement précédent, ce pilotage étatique d’une région est d’abord la négation du principe de décentralisation qui donne aux conseils régionaux la maîtrise de leur devenir.
- Ensuite, le choix de soutenir financièrement une attractivité et un développement sans limite de la région parisienne s’oppose directement au développement équilibré de la France, alors que d’autres territoires sont plus en difficulté en province.
- La concentration d’activités et de populations pose plusieurs problèmes dont la hausse inévitable du coût des terrains, des logements ainsi que le bétonnage inacceptable de zones boisées, non construites ou agricoles (plaines de Saclay ou de Montjean etc.).
- Le Grand Paris vise 70 000 nouveaux logements par an mais oublie les annexes (crèches, écoles, espaces divers, déchetteries, plate-formes multimodales, gestion des marchandises etc.).
- Le projet complet de réseau de transports en commun du Grand Paris Express est hors de prix (évalué à 35 milliards). Investir de telles sommes sans réflexion critique sur le choix des technologies et des matériels au regard des besoins est irresponsable. C’est la meilleure façon de vider les caisses pour de luxueux aménagements et être incapable ensuite d’assurer la rénovation, l’amélioration ou l’extension des métros, RER, tramways et bus existants.
- Si une rocade en zone dense autour de Paris apparaît utile pour anticiper la baisse inévitable de la circulation routière, une analyse fine des besoins et des coûts doit permettre une planification plus optimisée.
Un développement équilibré et durable de notre région et des autres régions françaises implique l’arrêt de l’extension de l’Île-de-France, la préservation indispensable de toutes les terres agricoles et des espaces de nature, la possibilité de se loger dignement et de se déplacer via des transports en commun adaptés aux besoins et correctement entretenus.
Au delà de sa belle communication, le Grand Paris ne répond pas à ces objectifs. Une révision s’impose.
Vincent Gazeilles
contact@gazeilles.net
01 40 95 14 31
http://www.gazeilles.net