Projet Eolien de Périgné
Monsieur Le Commissaire-Enquêteur,
compte-tenu des éléments portés à la connaissance du public et à notre connaissance du territoire concerné, nous sommes favorables à ce que vous donniez un avis globalement favorable à la demande d’autorisation présenté par la SAS « Ferme éolienne de Périgné ».
Nous aurions jugé préférable que la Communauté de Val de Boutonne investisse elle-même dans un ensemble de parcs éoliens publics, gage d’une meilleure acceptation et implication citoyenne et surtout d’une capacité future de maîtrise de la production d’énergie sur le territoire.
Mais nous saluons l’effort de cette communauté de commune fait dans l’optique de définir des zones de développement éolien : un dossier de long terme dont les multiples informations de presse écrite ou orale, publications institutionnelles et décisions afférentes ont pu permettre à la population de connaître les enjeux, pour peu qu’elle soit attentive à ces questions.
Nous comprenons un certain nombre des arguments individuels de riverains opposés à ce projet, mais nous y reconnaissons aussi bon nombre des allégations habituelles du réseau « vent de colère », farouche opposant de l’éolien industriel mais issu des réseaux de soutien au développement électronucléaire.
Dans le cadre d’un intérêt collectif de ce projet, il n’y a aucune raison de ne pas exploiter le potentiel éolien du plateau mellois dans l’optique de pourvoir à terme au remplacement de notre réseau de centrales nucléaires vieillissantes et dont l’approvisionnement en uranium dépend uniquement des importations avec, pour une part importante comme on l’observe en Afrique, le besoin de la protection des nos armées : une situation coûteuse et intenable à long terme, y compris avec l’épuisement de la ressource.
Lié au savoir faire en court de mise en place en France sur les économies d’énergies, la capacité de pouvoir disposer d’énergie renouvelables diversifiées dans le cadre d’un réseau local est une chance pour l’avenir de zones rurales comme le mellois.
Concernant le dossier précisément:
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les remarques de « l’avis de l’autorité environnementale » doivent évidemment trouver des réponses argumentées de la part de l’opérateur, notamment en ce qui concerne la protection sonore des riverains et la protection de la biodiversité.
> Toutefois nous observons que la zone d’implantation est une zone en grande partie particulièrement déboisée de longue date depuis les actions de remembrement agricole et donc une perte de biodiversité conséquente par rapport à l’état antérieur : l’absence de réseau de haies assez dense et de haut jet notamment aux abords du village d’Etrochon doit être compensée par une implication plus forte dans la reconstruction des reliquats de réseaux éventuellement impactés et détruits par le projet, mais surtout à construire aux abord du village
> Ces haies nouvelles auront un impact visuel masquant efficace mais seront aussi utiles pour les dispersions éventuelles ou couvertures de bruits en cas de vents défavorables comme le montrent des projets déjà réalisés, par exemple à St Germain de Longue Chaume en Deux-Sèvres, avec un relief peu différent, mais un réseau de haies plus dense alors même que la maison la plus proche d’une éolienne est à 450 mètres à l’entrée du bourg de St Germain.
> Ces haies nouvelles auront un impact positif sur la biodiversité ainsi que sur les cycles de l’eau, un enjeu important du secteur.
> à ce titre la somme prévue de 5200 euros en mesure d’accompagnement pour planter des haies afin de «Cadrer les vues et atténuer l’impact paysager du parc » paraît bien modeste !
> Concernant l’impact global visuel du parc en projet, nous ne comprenons pas bien les remarque de l’autorité environnementale sur les hauteurs différentes de mâts : en effet sur les 6 implantations les niveaux NGF au sol vont de 87 à 94 mètres soit 7 mètres d’écart et les niveaux en bout de pales vont de 223 à 234 mètres soit 11 mètres d’écart : des différences très minimes compte-tenu des distances en jeu et moindre que les 15 mètres d’écart entre les machines à 130 mètres et celles à 145 mètres.
> concernant les covisibilités avec les parcs voisins : il est toujours étonnant d’entendre les témoignages de touristes rentrants d’Espagne épatés par les fermes éoliennes espagnoles qui permettent à ce pays un fort niveau d’autonomie électrique et de constater les résistances dans nos propres zones favorables au développement éolien en raison entre autre de l’impact paysager.
> une part conséquente de la ZDE n’a pas été envisagée: est-ce en raison de la proximité d’habitats humains ou de contraintes environnementales ou de la proximité de l’aérodrome privé cité dans l’étude et déjà en cause dans l’abandon d’une partie du parc de Celles sur Belle ?
> Comme l’autorité environnementale, nous relevons qu’il aurait été intéressant de présenter des cartes et des projections plus précises dont des schémas de relief en coupe pour le projet mais aussi pour l’ensemble des parcs voisins permettant de bien comprendre les enjeux paysagers.
En conclusion, sous réserve que des éléments positifs soient apportés à nos remarques par le demandeur, un avis favorable à la réalisation de ce dossier peut être présenté.
Pour Europe Écologie Les Verts Deux-Sèvres
Jean COLLON