Eva Joly soutient Xavier Mathieu
Amiens, le 4 Janvier
« Ces gens-là trouvent-ils normal que je me retrouve entre Marc Dutroux et Emile Louis dans un fichier ? », s’interroge Xavier Mathieu. L’ancien salarié de Continental était ce mercredi 4 janvier entendu en appel pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. Eva Joly était venue le soutenir : « Ce n’est pas la place des syndicalistes ou des faucheurs volontaires de se retrouver dans les fichiers. La loi sur les prélèvements ADN a été détournée, elle ne devait concerner que les crimes et délits les plus graves. Cette loi doit être modifiée », a–t-elle déclaré.
Le syndicaliste CGT et porte-parole des ouvriers de Continental dans la lutte contre la fermeture de l’usine de Clairoix avait pourtant été relaxé en première instance. La décision était d’importance car depuis 2003, Nicolas Sarkozy avait fait étendre la possibilité de fichage génétique à tous types d’infraction, le refus de se soumettre au prélèvement ADN devenant un délit en lui-même. « Le parquet aux ordres a fait appel de cette décision », regrette la candidate : c’est aussi l’acharnement de l’Etat contre les luttes sociales que la candidate était venue dénoncer à Amiens.
Vous pouvez retrouver ici le duplex réalisé sur I-Télé : « Eva Joly soutient le leader des Conti »
Informations complémentaires sur le fichage ADN :
Créé en juin 1998 pour recenser l’ADN des condamnés définitifs pour infractions sexuelles, le FNAEG (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques) a été étendu en 2001, 2003 et 2010 à de nombreux autres crimes et délits. En 10 ans il est passé de 2000 empreintes à plus d’1,7 millions. Les trois quarts des traces appartiennent à des personnes ayant un jour été mise en cause et non condamnées.
Dans les Indicateurs de performance des politiques publiques de sécurité, il était indiqué qu’en 2011 plus de 50 % des personnes simplement mises en cause (avant condamnation éventuelle) dans des affaires judiciaires devaient faire l’objet d’un prélèvement d’ADN.