Création d’emplois : l’avenir doit être écologique
A l’heure où Monsieur Sarkozy ne parle que des chômeurs comme responsables du chômage, et que se succèdent des annonces électoralistes qui les stigmatisent (Référendum sur la formation des chômeurs, obligations des bénéficiaires du RSA) et qui n’ont pour effet que d’accroître la précarité du travail, les écologistes pensent que le principal levier de lutte contre le chômage est d’accompagner la transformation écologique et sociale de l’économie, vecteur principal de créations d’emplois durables.
Et, ils ne sont pas les seuls à le penser : selon le Conseil d’Analyse Stratégique*, les prochaines créations d’emplois seront écolos ou ne seront pas. – Leur prévision à moyen terme est que « 783 000 emplois seraient créés dans le secteur marchand de 2011 à 2016. » ce qui, en y ajoutant le secteur non-marchand, conforte les estimations d’Eva Joly qui juge qu’1 million d’emplois nets peuvent être créés d’ici 2020 dans l’économie verte et le « vivre mieux ».
– A long terme leur prévision la plus optimiste fait baisser le chômage à 6.3% grâce, notamment, à « la transition verte » qui s’appuie sur des « gains d’efficience
(énergétique notamment) », sur « l’éclosion de nouveaux besoins et services, et à une montée en gamme des biens durables (hausse du confort thermique des logements) », et « des investissements publics spécifiques favorables au développement de nouveaux biens et services (infrastructures pour les services de mobilité) ». Comme Eva Joly, le CAS fonde son scénario favorable à l’emploi sur « (l’)orientation de l ’économie vers des services de qualité mutualisant et optimisant l’usage des biens et ressources matériels ».
Toutefois, contrairement au CAS, la candidate écologiste estime que la relocalisation de l’économie devrait inverser la tendance de ces 10 dernières années, et être fortement créatrice d’emplois industriels sur l’ensemble du territoire français.
Autre différence majeure avec le CAS, les prévisions des écologistes ne sont pas soumises aux aléas de la croissance, le million d’emplois sera une réalité à 0.8 comme à 2% de croissance du PIB. En effet, ces créations dans l’économie verte et solidaire non délocalisable ont une intensité en emplois en moyenne 6 fois supérieure, comme le montre, entre autres, l’exemple de l’agriculture biologique et paysanne comparée à l’agriculture conventionnelle dont le différentiel est de 20% en faveur de l’intensité en emploi dans le bio.
Jean-Philippe Magnen, référent Emploi pour la campagne d’Eva Joly
Agnès Michel, responsable de la commission Économie EELV
*En janvier 2012, le CAS a produit 2 notes sur l’avenir de l’emploi en France. http://www.strategie.gouv.fr/Les-notes-d-analyses