REVISION DU PLAN DE PROTECTION DE L’ATMOSPHERE DE L’AGGLOMERATION LYONNAISE

La dégradation de la qualité de l’air est devenu un problème majeur de santé publique  : la pollution est à l’origine de 42000 décès prématurés par an en France. La Région Rhône-Alpes est l’une des plus polluées de France et l’agglomération lyonnaise est parmi les zones les plus concernées.  Régulièrement les normes de pollution de l’air sont dépassées.

C’est pourquoi, nous approuvons les objectifs de cette révision du Plan de Protection de l’Atmosphère qui sont de « ramener les concentrations en polluants à des niveaux inférieurs aux valeurs réglementaires,  d’arriver à une baisse de 40 % des émissions d’oxydes d’azote et de 30 % des émissions de particules PM10 et enfin de tendre à une exposition minimale de la population ».

Dans le détail, le diagnostic des pollutions est établi par secteur d’activité (industrie, transports, secteur résidentiel et incidences des projets d’urbanisme) et les sources de pollution de l’air semblent bien identifiées.. Soulignons la pertinence de mesures comme celles consistant à conditionner les aides pour les nouvelles chaufferies biomasse ou encore la mise en place d’un fond d’aide au financement d’appareils performants pour le chauffage au bois des particuliers ainsi que l’interdiction d’installation non performante.

PLUS DE CONTRAINTES

En revanche, si l’ensemble des mesures proposées par secteur paraissent souhaitables, elles n’en demeurent pas moins insuffisantes.

En effet, comment ne pas souscrire à des mesures « d’encouragement, d’incitation et de sensibilisation » comme il est noté dans le panel des actions présentées par le Plan ? Mais quels sont les moyens techniques et financiers qui seront mis en oeuvre par les collectivités locales pour traduire ces mesures ? Et surtout quelles seront les contraintes associées ? Idem pour la Préfecture qui, par exemple,  a le pouvoir d’interdire la circulation des poids lourds et d’aller au-delà des simples recommandations de réduction de vitesse en installant des radars de contrôle ?

Nous attendons que les mesures préconisées dans le Plan soient véritablement appliquées. En ce sens la proposition d’un suivi annuel de l’avancement du Plan est jugé favorablement. Il est indispensable qu’une évaluation soit faite régulièrement pour que ces actions ne restent pas un catalogue de bonnes intentions. Mais encore une fois  : quelles contraintes si elles ne le sont pas ?

PLUS D’INFORMATIONS

Quant aux mesures d’informations de la population mais aussi d’alertes relatives aux valeurs limites dépassées (ex des pics de pollution) nous voudrions insister sur deux points :

1 – La nécessité d’une bonne information des habitants :

– avec une traduction lisible et aisément accessible à tous des données sur la pollution de l’air, non seulement des informations au jour le jour, mais également des données cumulées annuellement. Actuellement, Il est en effet compliqué d’accéder à ces informations sur les sites dédiés qui sont trop techniques. Un effort pédagogique tout particulier doit être fait en ce sens pour réellement informer la population des sources de pollution, des niveaux relevés et de leurs conséquences.

2 – La nécessité de recommandations associées :

– si l’information doit être publiée par tous les moyens (sites, panneaux lumineux….) elle doit toujours s’accompagner des recommandations adaptées à la situation et aux différents acteurs concernés.

Pour résumer, une information complète et régulière des habitants est un préalable indispensable aux changements de comportement (que ce soit par exemple pour réduire sa vitesse sur les axes routiers ou mieux : choisir de prendre les transports en commun, ou encore faire fermer le foyer de sa cheminée et n’utiliser que du bois de qualité destiné à la combustion).

PLUS DE COORDINATION, PLUS DE COHERENCE

Par ailleurs, il faut veiller à l’harmonisation de tous les plans territoriaux (régional, scot, pdu, pde, pect…) visant entre autres à lutter contre le changement climatique, les gaz à effet de serre et les nuisances polluantes associées.

Si le PPA peut agir spécifiquement sur les émissions de polluants, il s’agit bien au-delà de mettre en oeuvre une politique globale « Air-Climat-Energie » préconisant des mesures qui, toutes conjuguées, participent à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. (Par exemple, l’isolation thermique permet non seulement des économies d’énergie mais aussi des réductions  d’émissions de gaz à effet de serre et des diminutions de la pollution atmosphérique).

Pour cela, les différents niveaux de décisions doivent être bien coordonnés.

Et enfin, dans le même sens, il faut interroger la cohérence des décisions prises par les collectivités locales et/ou l’état avec les objectifs de réduction des pollutions. Il est en effet incompatible de prévoir dans le même temps la construction d’infrastructures routières comme l’A45 ou encore l’anneau des sciences ET la mise en place d’un Plan de Protection de l’Atmosphère. Comment comprendre ces choix ?

Associé au renforcement des transports en commun sur notre territoire, le PPA aurait toute sa pertinence.

 

 

 

 

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