AÉROPORT DE BRON : ET SI ON FERMAIT ? 🗓
Un équipement dépassé
Le nouveau Plan d’Exposition au Bruit de l’aéroport a été soumis à enquête publique durant ce mois de septembre 2013.
Ce projet, présenté par les services de l’État, s’appuie sur la perspective d’une progression sensible du trafic moyen (entre aviation d’affaires, aviation de tourisme et hélicoptères) de 2,4 % par an, faisant passer le nombre de mouvements, atterrissages ou décollages, sur l’aéroport de Bron de 70 000 en 2008 à 121 000 en 2030.
Au conseil municipal de Bron en février 2011, la majorité municipale a proposé de stabiliser les trafics de l’aéroport. De fait, ces dernières années, le trafic d’aviation d’affaires stagne, voire régresse. Et tout le monde s’accorde pour réduire l’aviation de tourisme, très préjudiciable pour la qualité de vie des riverains.
Alors, n’est-ce pas l’existence même de cet aéroport qu’il faut aujourd’hui remettre en question ?
Les déplacements mécanisés en général, et le transport aérien en particulier, sont une composante majeure de la production des gaz à effet de serre. La production de GES liée au trafic aérien a augmenté, sur les dernières décennies, deux fois plus vite que la moyenne des émissions. L’enjeu se situe en particulier sur les distances courtes, de l’ordre de 500 km, celles qu’assure un aéroport comme Bron. Un passager aérien sur un vol domestique émet ainsi autant de gaz à effet de serre, que s’il était seul au volant d’un petit camion sur la même distance.
Protection de la planète et développement des aéroports locaux sont donc des enjeux aujourd’hui absolument contradictoires.
Si on rajoute à cela la question du bruit, des nuisances ainsi que les risques d’accidents pour les riverains (de Bron mais aussi de Vaulx et de Décines), alors les questions à se poser sont les suivantes :
un aéroport en ville, aujourd’hui, est ce vraiment sérieux ? d’autant que Saint Exupéry n’est pas si loin et que depuis 1977, notre aéroport, autrefois en plein campagne, est aujourd’hui complètement rattrapé par l’urbanisation…
développer le transport aérien court courrier, est ce vraiment éco-responsable ?
On sait bien pourquoi cette fermeture, somme toute logique, n’est pas prise en compte par le Grand Lyon : avoir un aéroport sur place, comme avoir un grand stade, ça fait « métropole européenne ». Mais ce n’est ni un impératif économique, ni surtout une mesure sociale et environnementale…
Une opportunité pour l’avenir
Avec 80 ha, la partie de l’aéroport située sur le territoire de notre ville constitue notre plus grosse réserve foncière. Elle est bien desservie par des infrastructures routières (autoroute A43, et prochainement le BUE), et par le tramway en limite nord.
Ces terrains méritent un aménagement urbain de qualité, à définir dans le prochain mandat. Il faudra 15 ans pour mener à bien l’aménagement des 16 hectares de l’ex caserne Raby, on peut prendre un peu de temps pour définir un avenir aux terrains de l’aéroport.
Un usage à court terme à inventer
Développer une agriculture de proximité est une piste logique pour utiliser ces terrains immédiatement, sans impacter leur avenir à long terme.
Affecter ces terrains à du maraichage bio permettrait :
de répondre à la demande des consommateurs d’une alimentation de qualité,
de favoriser des approvisionnements en circuits courts,
d’offrir du travail à des agriculteurs en recherche de terrains,
de recréer des liens entre l’urbain et le rural.
Voilà les réflexions qu’Europe Ecologie les Verts propose au débat pour l’avenir du secteur de l’aéroport.