Plan Local d’Urbanisme et d’Habitat – Orientations générales du PADD
Intervention de Françoise MERMOUD, Conseillère municipale Europe Ecologie les Verts, lors du Conseil municipal du 30 septembre 2013
Délibération 13 –406 – Plan Local d’Urbanisme et d’Habitat – Orientations générales du PADD
La révision du Plan Local d’Urbanisme lancée en début d’année par le Grand Lyon vise à le mettre en cohérence avec les lois Grenelle II, et à décliner sur notre territoire les orientations du Schéma de Cohérence Territoriale adopté il y a deux ans.
Dans ce cadre, d’entrée le Grand Lyon affirme :
- que le PLUH doit faire face aux urgences environnementales d’aujourd’hui, par la limitation des émissions de gaz à effet de serre en maitrisant les déplacements, par la gestion économe des ressources (énergie, eau, sol, air) et la préservation de la biodiversité. Vous avez comme moi, entendu il y a quelques jours les conclusions alarmistes des experts sur le climat, qui confirment le bien fondé de cette orientation.
- Que la production d’une offre de logement, importante, de qualité et diversifiée est un enjeu majeur pour l’agglomération, pour permettre l’accès au logement pour tous, et notamment au logement social. C’est ainsi 150 000 logements neufs qu’il faut construire dans les 20 ans à venir, c’est-à-dire augmenter de 20% le parc immobilier de notre agglomération.
Nous nous retrouvons tout à fait dans ces deux objectifs, construire sans s’étaler, ou pour reprendre une des formules du SCOT, « construire une ville des courtes distances ».
En quoi tout cela nous concerne t’il à Bron ? Si nous voulons lutter contre l’étalement urbain, c’est-à-dire regrouper les fonctions essentielles qui font le quotidien des habitants : habiter, se déplacer, travailler, se détendre, alors n’ayons pas peur des mots, il s’agit bien de re-densifier la ville.
C’est un sujet qui fait beaucoup débat actuellement, entre autres à propos du futur aménagement de la caserne Raby.
Le mot de densification fait peur à beaucoup, car il est mis en relation avec une image de concentration de population, illustrée par les tours et les barres des années 60, comme à Parilly. Cette forme de construction n’existe plus, et on peut s’en réjouir. Alors faire peur avec ce type d’image est démagogique et mensonger. Peu de gens savent que le quartier de la ZAC du Fort, à Bron, avec des immeubles bien plus bas, est pourtant bien plus dense que le quartier de Parilly. Et habiter au quartier du Fort, que je sache, ne fait peur à personne….
Bron est complétement intégré en milieu urbain et ne peut rêver d’être un village dans la ville. Pour les écologistes, densifier, c’est construire une ville durable pour demain, en répondant à la demande de logement d’aujourd’hui.
Il ne faut en effet pas oublier les avantages d’une ville compacte :
– c’est une ville qui dispose d’équipements de proximité, de commerces et de services, de crèches et d’écoles, facilement accessibles pour ses habitants,
– c’est une ville facile à desservir par les transports en commun et les pistes cyclables
Quant aux formes urbaines à développer, c’est-à-dire à la forme des bâtiments, c’est un sujet à réfléchir collectivement. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable du PLUH consacre d’ailleurs tout une partie à la nécessaire réflexion sur cet aspect. Je citerai simplement qu’il faut :
– bien sûr, limiter la hauteur des bâtiments, par exemple à 3 ou 4 étages (5 maximum le long des rues),
– laisser pénétrer la nature en ville, limiter le bétonnage et le « tout minéral », par la multiplication des espaces de détente, des parcs ombragés, des murs végétalisés, le développement d’alignement d’arbres et de jardins partagés…, tout ce que le projet de PLUH résume par « le droit à la nature en bas de chez soi »,
– avoir un paysage urbain préservant des vues dégagées, être attentif à la présence du soleil et de la lumière naturelle, permettre des échappées visuelles qui évitent les vis-à-vis.
C’est la prise en compte de l’ensemble de ses aspects qui peut justifier de densifier notre ville et donner envie de vivre en ville. Voilà ce qui me semblait essentiel à dire dans ce débat sur les orientations du futur PLUH.
Et je rappelle au passage que tous les groupes politiques du Grand Lyon ont voté il y a deux ans pour le SCOT qui préconise bien la densification de notre agglomération… à l’exception des Verts, d’accord avec cette orientation, mais qui ne voulaient pas, à cette occasion, cautionner le Grand Stade…Il ne faudrait pas que localement, les groupes politiques présents oublient cette nécessaire cohérence d’agglomération…
Pour finir, un seul regret concernant le dossier qui nous est proposé : on sait que l’organisation des déplacements sur un territoire est étroitement liée à la politique d’urbanisme. Il serait donc logique de définir, en parallèle et en cohérence, le PLU-H et le Plan de déplacements Urbains (PDU). Ce n’est malheureusement pas le cas à Lyon, puisque la compétence en matière de déplacements relève du SYTRAL et non du Grand Lyon. Notre maire, qui siège au SYTRAL est, je pense, sensible à cette incohérence institutionnelle….