La caserne Raby à Bron : une opportunité exceptionnelle contre la crise du logement. 🗓

La caserne Raby à Bron : une opportunité exceptionnelle contre la crise du logement.

La caserne Raby, implantée au nord de Bron, le long du périphérique, a fermé cet été et 430 familles, un bon millier d’habitants, ont quitté la commune en toute discrétion. Leurs logements sont aujourd’hui vides.

Le terrain, propriété de l’État, va maintenant donner lieu à une vaste opération urbaine, composée de logements et de bureaux, sur les 15 hectares libérés. Plusieurs équipes d’aménageurs, de promoteurs (publics ou privés) vont faire des propositions d’achat du terrain et d’aménagement pour les 15 prochaines années au moins (voir calendrier.)

Un projet majeur pour la ville, lancé sans concertation

Un terrain de 15 hectares qui se libère en ville, c’est une opportunité absolument exceptionnelle pour des élus et des aménageurs. Un cahier des charges pour définir le programme d’aménagement a été lancé en début d’année 2012 par l’Etat, le Grand Lyon, en lien avec les élus de la majorité ou au moin

s madame le maire. Notre groupe EELV regrette et dénonce que ce cahier des charges pour ces aménageurs ait pu être établi sans aucune concertation publique avec les habitants. Aucun débat non plus en conseil municipal. Même pas une communication pour le présenter. La réunion d’information au Cosmos avec les riverains en février a eu lieu après la mise au point du cahier des charges.

Des associations mobilisées pour infléchir le projet

Le cahier des charges prévoit 20% de logements social sur le site, et en particulier du logement très social, pour les demandeurs les plus modestes.

Plusieurs associations de Bron, réunies dans un Collectif (voir ci-dessous) et soutenues par des organisations syndicales et associatives du Grand Lyon, ont réagi et se mobilisent pour que cette part soit portée à 30%. Notre groupe politique EÉLV appuie cette demande.

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L’urgence de répondre au déficit de logement social à Bron et dans l’agglomération

De fait, sur Bron comme sur l’ensemble du Grand Lyon, beaucoup de logements sociaux ont été démolis dans le cadre des opérations de renouvellement urbain, ce qui a aggravé la pénurie de l’habitat social, alors que les demandes ne font qu’augmenter. Pour Bron, par exemple, 475 logements de l’OPAC du Rhône ont été détruits à Parilly, et 400 logements privés « à vocation sociale » sont ou vont être vidés à Terraillon et démolis dans les années qui viennent. Dans cette même période, les demandes enregistrées ont doublé et s’élèvent à ce jour à 3500 sur Bron. Les constructions nouvelles ou futures sont loin de compenser les démolitions (le nombre de logements sociaux à diminué aujourd’hui sur Bron !), surtout dans le logement très social, pour les plus modestes.

Certes le Grand Lyon poursuit depuis plusieurs années un effort soutenu en matière de constructions. Mais la pénurie reste élevée, car le parc privé ne joue plus son rôle social. De plus, entre une démolition et la reconstruction, il s’écoule facilement plus de 7 ans.

Le logement très social, un besoin croissant

La Fondation Abbé Pierre le dénonce chaque année dans son rapport, les associations de solidarité de Bron et du Grand Lyon le mesurent au quotidien, à travers :

  • la galère de celles et ceux qui n’ont pas de logement et dont l’unique solution est le foyer d’hébergement via le 115 ou d’autres associations,
  • les difficultés inhérentes aux logements exigus, le regroupement familial devenant une nécessité en cette période où le chômage ne cesse de progresser
  • le nombre de dossiers en attente dans les différents offices d’HLM, d’autant plus pour ceux et celles dont le revenu est faible (et parmi eux les jeunes qui viennent d’entrer dans la vie active).

L’État affirme régulièrement aux institutionnels et aux décideurs qu’il ne faut pas avoir peur de construire des logements sociaux, car c’est porteur d’avenir et d’emploi. Pour notre groupe politique, il ne faut pas avoir peur d’arrêter les démolitions, tellement la pénurie est grande ! Cette pénurie à laquelle les associations sont confrontées tous les jours.

C’est pourquoi, le collectif et notre groupe politique, nous demandons à l’État de se saisir de l’opportunité qui se présente sur le site Raby pour donner un signe fort dans le domaine social, notamment en matière d’habitat, en livrant à un ou plusieurs Office HLM les immeubles pour gérer des logements sociaux.

L’opportunité d’une occupation transitoire des logements actuels de la caserne

Dans l’immédiat, dès cet hiver, une petite partie des logements vides doit être confiée à une association telle que L’Armée du Salut pour permettre des hébergements d’urgence dans le cadre du plan Grand Froid. Même timide, c’est une bonne chose de participer à notre niveau à cette urgence.

Mais il faut aller plus loin sur au moins deux points :

  1. Comme nous l’avons dit plus haut, cette opération est tellement exceptionnelle par sa taille que sa réalisation complète va prendre plus de 15 ans. 15 ans pendant lesquels on doit pouvoir utiliser les 430 logements libérés. Pendant cette période, la gestion de ces logements doit être confiée à des organismes HLM pour les faire occuper avec des baux temporaires (si toutefois leur démolition est confirmée: cf. point suivant).
  2. Établir un diagnostic technique sérieux des logements existants, pour voir si une réhabilitation n’est pas suffisante. Dans ce domaine, rien n’a été fait. Le seul argument avancé est que les coûts de réhabilitation sont trop élevés, mais sans en apporter la preuve (sachant par ailleurs que ces bâtiments ont été réhabilités en partie il y a quelques années : leur aspect extérieur le prouve et les gendarmes n’auraient, à juste titre, pas acceptés de vivre dans des logements hors normes).

 

Notre groupe, force de proposition sur ce dossier

En conclusion et comme l’a écrit dans Bron Magazine, Françoise Mermoud, élue de notre groupe :

« Compte tenu de la pénurie de logements accessibles sur notre agglomération, nous avons deux propositions en la matière :
  • qu’un minimum de 30% de logements sociaux soit prévu dans le programme immobilier,
  • que les logements actuels soient occupés de façon transitoire aussi longtemps que possible.
 10 millions de personnes en France sont touchés par la crise du logement. Nous ne pouvons pas rester indifférents. »

Que dit le cahier des charges de la consultation concernant le volet logement ?

les prescriptions techniques et environnementales visent à :

  • Construire un front de bâtiments à vocation économique qui protégera le reste de la parcelle des bruits du boulevard de ceinture ??
  • Construire entre 600 et 800 logements dont les hauteurs seront R+4 voire R+5 au maximum.
  • Il sera exigé un minimum de 20% de logements sociaux de type PLAI et PLUS (catégorie correspondant au personnes les plus défavorisées. S’il y a des PLS (logements de catégorie supérieure), ils viendront en plus des 20%.
  • La démolition des 3 immeubles de logements existants n’est pas demandée, leur maintien non plus.
  • Le cahier des charges comprend des références explicites au référentiel des quartiers durables du Grand Lyon

 Le calendrier de l’opération:

  • Fin 2011 : préparation du cahier des charges
  • Avril 2012 lancement de la consultation
  • Fin de l’année 2012, remise des offres.
  • mi 2013 choix de l’opérateur.
  • 2014 acquisition du terrain
  • lancement de l’opération 2016
  • Fin probable de l’opération 2028

 

Le collectif Raby regroupe

Droits Pour Tous, Comité de Locataires CSF de Bron Parilly, Solidarité pour le Droit au logement, le Secours Populaire Français, section de Bron, le CCFD terre solidaire, groupe local de Bron, des citoyens brondillants, des riverains de la caserne Raby. Ce collectif est soutenu par la Fondation Abbé Pierre Rhône Alpes, l’ALPIL-Lyon, ATD Quart Monde et le groupe local Grand Lyon Quart Monde, Habitat Humanisme, Unions Départementales de la CSF, CNL, CFDT, Secours Catholique Rhône.

 

70% de la population peut prétendre habiter un logement social.

L’accès aux logements sociaux est fonction des revenus fiscaux de l’ensemble du foyer.

En région Rhône Alpes par exemple, les plafonds de ressources annuelles sont :

  • pour un foyer de 4 personnes de 20.818€ à 52.703€ selon le type de logement social.
  • pour une personne seule de 10.778€ à 27.184€

Il est donc manifeste que le logement social s’adresse à un large éventail de la population.

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